Candidat au Conseil constitutionnel, Michel Mercier a eu recours à des emplois familiaux
01/08/2017 à 21h54
Dans son édition à paraître ce mercredi, Le Canard enchaîné révèle que le sénateur Modem du Rhône Michel Mercier, en passe de rejoindre le Conseil constitutionnel, a employé deux de ses filles comme assistantes parlementaires. L'une d'entre elles habitait pourtant à Londres à l'époque de son embauche.
Michel Mercier, sénateur Modem du Rhône sur le point de rejoindre le Conseil constitutionnel, a embauché deux de ses filles comme assistantes parlementaires, selon Le Canard enchaîné du mercredi 2 août, et en plein débat sur la moralisation de la vie publique.
Le journal satirique rappelle que ce proche de François Bayrou a d'abord recruté sa fille Véronique entre 2003 et 2012 "comme assistante parlementaire au Sénat et dans les différents ministères qu'il a occupés".
Une assistante parlementaire... qui vivait à Londres
Mais ce n'est pas tout. L'ancien garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy a ensuite fait signer un contrat à sa fille Delphine pour la période de septembre 2012 à avril 2014. L'hebdomadaire a pu se procurer le document et pointe quelques "détails cocasses". Il est notamment indiqué que Delphine Mercier, rémunérée pour cette mission 2000 euros brut par mois, habitait à l'époque à Londres. Le lieu de travail indiqué était pourtant bien Paris.
Comme l'atteste son CV en ligne, la fille du sénateur était alors responsable des collections d'ethnographie à l'University College London, Delphine Mercier étant une "spécialiste reconnue des reliques textiles de Thomas Becket conservées en France et en Belgique".
Interrogé à ce sujet par Le Canard enchaîné, Michel Mercier s'est défendu en assurant que sa fille lui apportait une expertise sur les questions culturelles.
"J'ai fait venir ma fille pour me seconder dans mes fonctions à la commission de la Culture que je venais d'intégrer", argue-t-il.
Une candidature bientôt examinée
Or, vérification faite auprès des services du Sénat par l'hebdomadaire, le sénateur n'a été membre de cette commission qu'entre 2008 et 2009, soit trois ans avant l'embauche de sa famille. Entre 2012 et 2014, Michel Mercier siégeait en réalité à la commission des Lois. Embarrassé, celui-ci a concédé son erreur et fourni une nouvelle explication:
"J'ai bien embauché ma fille pour travailler sur des dossiers culturels. Je m'occupais alors de questions culturelles localement (...) Je voulais mieux connaître les questions culturelles par rapport aux nouvelles technologies" assure-t-il.
Également contactée, Delphine Mercier explique de son côté avoir travaillé à temps partiel à Londres. "J'ai effectué une veille sur les sujets qui me sont familiers (culture, patrimoine, coopération)", a-t-elle écrit au Canard enchaîné, ajoutant avoir également contribué à l'élaboration de fiches de son père.
Proposée par le président du Sénat, Gérard Larcher, pour succéder à Nicole Belloubet au Conseil constitutionnel, la candidature du sénateur MoDem doit être examinée ce mercredi par la commission des Lois.
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