Moralisation de la vie publique: Batho recadre la présidente de séance à l'Assemblée
Lors de la séance parlementaire de lundi soir, la vice-présidente de l'Assemblée nationale, Danielle Brulebois, a tenté de couper court au débat sur le casier judiciaire vierge des élus, provoquant la colère des députés.
Les gaucheries des députés novices de La République en marche passent parfois inaperçues, mais les bévues sont plus difficiles à cacher lorsqu'elles sont commises au Perchoir, comme la vice-présidente de l'Assemblée nationale Danielle Brulebois en a fait l'amère expérience.
Pour son baptême du feu en tant que présidente de séance, la députée du Jura a tenté de couper court au débat parlementaire, qui faisait rage lundi soir sur les amendements concernant le casier judiciaire vierge des élus, en mettant ces derniers directement aux voix.
Bronca dans l'Hémicycle, tandis que la présidente de séance estime être allée "bien au-delà du règlement". Le député socialiste Olivier Dussopt fait un premier rappel au règlement, déplorant une situation potentiellement "ubuesque": "La ministre m'aurait demandé de bien vouloir retirer mes amendements, mais vous ne m'auriez pas donné la parole pour lui répondre et éventuellement satisfaire sa demande. Est-ce que vous considérez que le déroulement des débats est normal?"
"Une séance pas tenue"
Malgré les protestations de l'opposition, toutes sensibilités confondues, Danielle Brulebois persiste et fait procéder au vote. Second rappel au règlement, cette fois signé par la député Delphine Batho, comme l'a repéré LCP:
"Un débat bâclé, des délais raccourcis et une séance visiblement pas tenue", tranche Olivier Dussopt à l'issue de cette séquence houleuse."Dans notre Assemblée, il y a des règles dans la discussion des articles et l’ordre d’appel des amendements", souligne l'ancienne ministre. "Une fois que le gouvernement et la commission ont répondu aux auteurs des amendements, chacun des auteurs qui a présenté un amendement, peut répondre au gouvernement et à la commission. Et seulement ensuite nous passons au vote. (...) On est dans un débat de moralisation de la vie publique. Et franchement, délibérer dans des conditions de débat pareil est proprement ahurissant."
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