Présidence des Républicains : peuvent-ils exister face à Laurent Wauquiez?
La course à la présidence du parti Les Républicains va débuter à la rentrée, en vue du congrès de décembre. Face à Laurent Wauquiez, quatre autres responsables, beaucoup moins en vue, pourraient briguer le poste.
L'été est toujours l'occasion d'une veillée d'armes avant une bataille pour la présidence d'un parti. Les Républicains (LR) vont par exemple se choisir un nouveau président - et une nouvelle ligne politique - à l'occasion d'un congrès les 10 et 17 décembre prochains. Les candidats intéressés par le poste ont jusqu'au 11 octobre prochain pour obtenir leurs parrainages. Chacun devra recueillir les signatures de 13 parlementaires LR et d'au moins 1% des 2.500 adhérents à jour de cotisation. Devant ce délai, court, les outsiders font déjà le tour des fédérations en attendant que Laurent Wauquiez, seule personnalité de premier plan intéressée, ne se déclare officiellement.
Car, sauf énorme surprise, aucun poids lourd ne devrait se risquer à défier le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont décidé de se replier sur leur région en attendant des jours meilleurs pour la droite, et François Baroin n'a jamais été intéressé par les rênes du parti. Laurent Wauquiez apparaît donc comme l'archi-favori d'une course qui n'a pas encore débuté. Il devrait officialiser sa candidature à la rentrée, deux rendez-vous étant d'ores et déjà inscrits à son agenda : un meeting le 30 août à Chateaurenard (Bouches-du-Rhône), ville où Nicolas Sarkozy avait annoncé sa candidature pour la primaire de la droite en 2016, avant sa traditionnelle ascension du Mont Mézenc le 3 septembre. Face à lui, quatre prétendants pourraient tenter de le contredire.
Daniel Fasquelle, le sarkozyste au plus près du terrain
Comme il l'expliquait la semaine dernière dans L'Opinion, Daniel Fasquelle, trésorier des Républicains, n'est pas un inconnu pour les militants : "Je suis connu comme celui qui a dressé les finances du parti et exigé des parlementaires qu'ils payent leur cotisation." Le député du Pas-de-Calais, qui a dû renoncer à la mairie du Touquet au nom du non-cumul des mandats, doit désormais sortir de ce rôle de bon gestionnaire. C'est en terrain conquis, à l'occasion du campus des Jeunes Républicains au Touquet les 26 et 27 août prochains, qu'il annoncera sa candidature à la présidence. Sa stratégie est plutôt classique : il a lancé le 10 juillet un mouvement ("Sauvons la droite"), avant d'entamer un tour de France estival. Ce proche de Nicolas Sarkozy s'est fixé un objectif simple : continuer à faire coexister les différentes sensibilités du parti, quitte à conserver, à l'instar de l'UMP, un mouvement politique protéiforme. Ce qui permettrait, comme il l'a expliqué dans L'Opinion, de "garder les leaders [de LR] tentés de partir".
Florence Portelli, porte-parole de fillonistes en perte de repères
Elle a été la porte-parole de François Fillon pendant la campagne présidentielle, elle est désormais la porte-parole de ce qui reste de fillonistes. Florence Portelli, maire de Taverny (Val-d'Oise), a déjà une directrice de campagne (Alexandra Dublanche) et un comité de soutiens. Mais elle n'est officiellement pas encore candidate. "Mon choix est arrêté", fait-elle seulement savoir au JDD. Elle devrait logiquement le faire connaître le 2 septembre, à La Baule, au rassemblement de rentrée des fillonistes. Elle aussi privilégie "la reprise de contact avec les militants" en souhaitant "déverticaliser" le parti. Il faut, selon elle, "redéfinir une ligne politique claire pour mieux s'opposer - quand il le faudra - à la politique d'Emmanuel Macron". La seule manière, ajoute-t-elle, de "rendre à nouveau le parti attractif".
Laurence Sailliet, l'inconnue qui veut mettre fin à la guerre des clans
Officiellement, seule Laurence Sailliet, membre du bureau politique de LR, est candidate, depuis le 9 juillet. Si elle est "partie tôt en campagne", c'est "pour mieux se faire connaître", explique-t-elle au JDD. "Je veux aussi démontrer que je ne suis pas la candidate d'un clan, d'une chapelle", affirme celle qui est jusque-là réputée proche de Xavier Bertrand. "Je ne suis pas du tout pour le 'dégagisme' et je ne veux pas faire du anti-Wauquiez, mais il est temps de permettre à des visages nouveaux d'émerger", assure encore celle qui assume son statut de "petit candidat". Comme tous les autres prétendants (encore officieux), elle veut "remettre les adhérents au centre du parti", mais elle dit vouloir aller plus loin "en inversant le système" : "C'est aux militants, à la base, de faire des propositions validées ensuite par les instances, et non le contraire."
Virginie Calmels, la juppéiste hésitante
Où sont les juppéistes aujourd'hui? Certains sont déjà partis chez La République en marche, d'autres hésitent encore à rejoindre Les Constructifs qui se réunissent à Trouville (Calvados) début septembre. Ceux qui restent pourraient se retrouver autour de la candidature de Virginie Calmels. Première adjointe d'Alain Juppé à Bordeaux, elle est aussi vice-présidente de la métropole girondine, toujours au côté de l'ancien Premier ministre. Elle était promise à la mairie de Bordeaux, mais Alain Juppé ne semble plus très enclin à lui laisser la place. "Son fillonisme zélé durant la campagne a exaspéré Juppé", explique un élu girondin à Valeurs actuelles. Elle semble pourtant la seule responsable à reprendre le flambeau juppéiste. "Elle a un créneau à prendre : capter tous les militants qui ne veulent pas de Laurent Wauquiez et qui sont déjà déçus par Emmanuel Macron", résume un cadre du parti pour le JDD. Mais a-t-elle seulement cette ambition? Plusieurs médias évoquent l'hypothèse mais l'intéressée n'est pas encore sortie de son silence.
Par Gaël Vaillant
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