/ Jeudi 10 août 2017 à 11:26
Tribune. Conseiller régional, porte-parole du groupe FN au Conseil régional Paca et ancien président des Jeunes actifs de l’UMP, Franck Allisio explique pourquoi l'échec du nouveau président est selon lui programmé.
Emmanuel Macron vient à peine de fêter ses 100 premiers jours à l'Elysée et déjà le charme est rompu. Déjà les médias qui hier encore le portaient aux nues, se rendent compte que le roi est nu. Déjà nous devinons pourquoi et comment l'échec du nouveau président est programmé.
Commençons par cette faible participation historique aux élections législatives qui a porté à l'Assemblée une large majorité présidentielle absolue constituée de néophytes absolus, ce qui offre à Emmanuel Macron, une chambre doublement introuvable. Continuons avec ce gouvernement en réalité construit sur le socle du score de premier tour et dans lequel les transfuges venus des Républicains auront autant de poids que ceux venus de la gauche sous Nicolas Sarkozy. Ajoutons à cela la double dynamique de la Ve république et du quinquennat, nous obtenons un président qui a théoriquement les coudées franches pour faire sa “révolution”.
La mystification de la “resacralisation du pouvoir”
Or, c'est tout l'inverse qui est en train de se produire : ivre de sa toute-puissance institutionnelle, le président met cette dernière au service de l'image et non de l'action. A “Moi, Président” a succédé “Narcisse Président”. Plus grave, ce comportement pose la seule question qui vaille : le nouveau président veut-il vraiment que les choses changent autrement qu'en apparence ? Missionné et cornaqué par la noblesse d'Etat et la bourgeoisie d'affaires, son projet n'est-il pas finalement celui de Tancredi dans Le Guépard de Lampedusa : que tout change pour que rien ne change ?
Car ce qui caractérise le mieux les débuts d'Emmanuel Macron, ce qui annonce plus que tout son inéluctable échec, c'est la formidable mystification que constitue la fameuse “resacralisation du pouvoir” voulue par le nouveau chef de l'Etat. Or, si ses thuriféraires ont pu le comparer successivement à Jeanne d'Arc, Napoléon ou De Gaulle, ils ont oublié que ces différents moments “resacralisation du pouvoir” dans notre histoire ont toujours été conditionnés dans les faits par un retour du primat du politique, du pouvoir régalien, du retour de l'Etat et du Peuple. Or, le “macronisme” est l'inverse de tout cela. Macron confond le contenant et le contenu, le paraître et l'être. Or, de Jupiter sans sa foudre il ne reste que Vénus.
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De tout cela il ne reste donc qu'une version française du canadien Justin Trudeau couvée du regard par une presse bienveillante, ou une version contemporaine de Louis-Philippe couvant du regard le triomphe des “bobos”. Macron est en réalité l'homme d'une époque qui s'achève, d'un système qui se meurt et d'un microcosme qui à travers son élection s'est écrié “encore un moment monsieur le bourreau”.
Faire triompher les valeurs qui ont fait notre pays et notre civilisation
Cet échec et ce renoncement programmés ont en effet au moins le mérite de faciliter la rédaction de la feuille de route de l'opposition qui demain devra mettre un terme définitif à ces “trente piteuses” qui n'en finissent pas.
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Par “opposition”, n'entendons pas celle qui s'est ralliée par opportunisme et court-termisme à un Macronisme aussi triomphant qu'éphémère, ni à celle qui avait fait peu ou prou la même politique avec les mêmes renoncements que le pouvoir en place lorsqu'elle-même était aux affaires. Entendons par opposition, tous les hommes et les femmes de bonnes volontés qui ont compris que le salut de notre pays passait, comme à chaque fois dans notre histoire, par un retour du Politique et du Peuple, par une reconquête de notre souveraineté intérieure, notamment dans les zones de non-droit ou islamisées qui se multiplient sur notre territoire, et extérieure, notamment vis-à-vis d'une Union européenne qui trahit le projet européen originel.
Nous sommes en 1788 ou en 1957, et seule une droite populaire, transcendant les vieux clivages électoraux et rassemblant celles et ceux n'ayant pas participé à la faillite de ces dernières décennies, pourra être à la hauteur de cette mission historique : faire triompher les valeurs qui ont fait notre pays et notre civilisation.
Pour Emmanuel Macron, comme pour ses prédécesseurs et pour les mêmes raisons, le Capitole est prêt de la Roche tarpéienne. Face à l'énième trahison de ses clercs, le peuple français va devoir trouver une nouvelle fois le courage de franchir le Rubicon. Audaces fortuna juvat.
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