"15 Minutes pour convaincre" : quand soudain tout bascule sur France 2
VIDÉO. La dernière prestation médiatique des candidats à la présidentielle a été bouleversée par l'attentat sur les Champs-Élysées survenu en cours d'émission.
PAR CLÉMENT PÉTREAULT
Ils s'étaient donné rendez-vous pour que rien ne change. L'émission promettait d'être policée, interminable, probablement ennuyeuse ; tout avait été conçu pour qu'aucun grain de sable ne vienne perturber les précaires équilibres sondagiers. Chaque candidat devait apporter un objet « qu'il emporterait avec lui à l'Élysée », commenter une photo exhumée des archives, confesser un regret, détailler une partie de son programme, bref, se laisser glisser tranquillement vers la fin de la campagne officielle prévue ce vendredi à minuit. Et puis tout a basculé : un policier a été abattu à l'arme automatique sur les Champs-Élysées. L'attaque armée, tant redoutée pendant cette dernière semaine de campagne, s'est finalement immiscée dans l'émission politique de France 2 et sa mécanique aseptisée.
La nouvelle, d'abord confuse, est tombée après les prestations de Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, Marine Le Pen, François Asselineau, Benoît Hamon et Nicolas Dupont-Aignan. Ces candidats attendront la séquence des conclusions pour commenter l'événement. Les autres composeront avec une information encore parcellaire. Ainsi, Philippe Poutou n'a pas jugé utile de modifier les positions du parti. Pour lui, il est toujours nécessaire de désarmer les forces de l'ordre « pour faire stopper les violences policières, pour que les policiers ne soient plus considérés comme des ennemis ». Et de déplorer ce « droit à la bavure » induit par les nouvelles dispositions législatives.
Ils s'étaient donné rendez-vous pour que rien ne change. L'émission promettait d'être policée, interminable, probablement ennuyeuse ; tout avait été conçu pour qu'aucun grain de sable ne vienne perturber les précaires équilibres sondagiers. Chaque candidat devait apporter un objet « qu'il emporterait avec lui à l'Élysée », commenter une photo exhumée des archives, confesser un regret, détailler une partie de son programme, bref, se laisser glisser tranquillement vers la fin de la campagne officielle prévue ce vendredi à minuit. Et puis tout a basculé : un policier a été abattu à l'arme automatique sur les Champs-Élysées. L'attaque armée, tant redoutée pendant cette dernière semaine de campagne, s'est finalement immiscée dans l'émission politique de France 2 et sa mécanique aseptisée.
La nouvelle, d'abord confuse, est tombée après les prestations de Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, Marine Le Pen, François Asselineau, Benoît Hamon et Nicolas Dupont-Aignan. Ces candidats attendront la séquence des conclusions pour commenter l'événement. Les autres composeront avec une information encore parcellaire. Ainsi, Philippe Poutou n'a pas jugé utile de modifier les positions du parti. Pour lui, il est toujours nécessaire de désarmer les forces de l'ordre « pour faire stopper les violences policières, pour que les policiers ne soient plus considérés comme des ennemis ». Et de déplorer ce « droit à la bavure » induit par les nouvelles dispositions législatives.
Macron et Fillon changent leurs interventions
Emmanuel Macron a délaissé sa grammaire en loge, refusant de se livrer au jeu futile du commentaire d'objet composé. Si jeune, dans un moment si grave, comment incarner le président capable de rassembler et rassurer ? « La menace fera partie du quotidien des prochaines années », avance-t-il, argument qu'il reprendra dans sa conclusion en y ajoutant : « Présider, c'est protéger. Je veux vous protéger. J'y suis prêt. » Suivent un Jacques Cheminade – venu avec ses bifaces préhistoriques – qui propose de payer les heures supplémentaires « des policiers qui risquent leur vie pour protéger la nôtre » et un Jean Lassalle contrit, qui reprend la mort – démentie par la suite – d'un second policier.
François Fillon fait le choix de chambouler ses plans en profondeur. Le candidat de la droite énumère ses propositions sur un thème qui ne fut pas étranger à sa victoire lors de la primaire. Pour lutter « contre la montée du fondamentalisme dans la religion musulmane », il promet que, s'il est élu, « les jeunes Français partis faire la guerre en Syrie ne reviendront pas ». Il égrène : transparence absolue du financement du culte, interdiction des mouvements qui se réclament des salafistes ou des Frères musulmans, renforcement du contrôle des mosquées qui font des prêches radicaux. Puis il annonce la suspension de sa campagne et l'annulation de son dernier meeting de campagne. Ultime ironie d'une campagne qui n'en aura pas manqué, la prestation de François Fillon a été brièvement interrompue pour faire état d'une déclaration de François Hollande.
Je ne veux pas que l’on s’habitue au terrorisme islamiste
Les candidats qui n'avaient pas encore eu l'occasion de s'exprimer sur le sujet revoient leurs conclusions. Jean-Luc Mélenchon adresse ses « pensées émues à la famille de la victime » et promet que « les criminels ne seront jamais impunis », Benoît Hamon rappelle qu'il faut être « implacable à l'égard de ceux qui veulent remettre en cause notre démocratie », Nicolas Dupont-Aignan martèle que « pour rétablir la sécurité, il faut rétablir nos frontières nationales », Nathalie Arthaud « rejette toute solidarité avec la politique de l'État français »... Le mot de la fin revient à Marine Le Pen. La candidate du FN veut « aller plus loin que les mots de compassion » et adresse cette ultime pique à Emmanuel Macron : « Je ne veux pas que l'on s'habitue au terrorisme islamiste. » La campagne se retrouve plongée dans une incertitude encore plus insondable.
Emmanuel Macron a délaissé sa grammaire en loge, refusant de se livrer au jeu futile du commentaire d'objet composé. Si jeune, dans un moment si grave, comment incarner le président capable de rassembler et rassurer ? « La menace fera partie du quotidien des prochaines années », avance-t-il, argument qu'il reprendra dans sa conclusion en y ajoutant : « Présider, c'est protéger. Je veux vous protéger. J'y suis prêt. » Suivent un Jacques Cheminade – venu avec ses bifaces préhistoriques – qui propose de payer les heures supplémentaires « des policiers qui risquent leur vie pour protéger la nôtre » et un Jean Lassalle contrit, qui reprend la mort – démentie par la suite – d'un second policier.
François Fillon fait le choix de chambouler ses plans en profondeur. Le candidat de la droite énumère ses propositions sur un thème qui ne fut pas étranger à sa victoire lors de la primaire. Pour lutter « contre la montée du fondamentalisme dans la religion musulmane », il promet que, s'il est élu, « les jeunes Français partis faire la guerre en Syrie ne reviendront pas ». Il égrène : transparence absolue du financement du culte, interdiction des mouvements qui se réclament des salafistes ou des Frères musulmans, renforcement du contrôle des mosquées qui font des prêches radicaux. Puis il annonce la suspension de sa campagne et l'annulation de son dernier meeting de campagne. Ultime ironie d'une campagne qui n'en aura pas manqué, la prestation de François Fillon a été brièvement interrompue pour faire état d'une déclaration de François Hollande.
Je ne veux pas que l’on s’habitue au terrorisme islamiste
Les candidats qui n'avaient pas encore eu l'occasion de s'exprimer sur le sujet revoient leurs conclusions. Jean-Luc Mélenchon adresse ses « pensées émues à la famille de la victime » et promet que « les criminels ne seront jamais impunis », Benoît Hamon rappelle qu'il faut être « implacable à l'égard de ceux qui veulent remettre en cause notre démocratie », Nicolas Dupont-Aignan martèle que « pour rétablir la sécurité, il faut rétablir nos frontières nationales », Nathalie Arthaud « rejette toute solidarité avec la politique de l'État français »... Le mot de la fin revient à Marine Le Pen. La candidate du FN veut « aller plus loin que les mots de compassion » et adresse cette ultime pique à Emmanuel Macron : « Je ne veux pas que l'on s'habitue au terrorisme islamiste. » La campagne se retrouve plongée dans une incertitude encore plus insondable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire