Philosophes, écrivains ou politiques... Les intellectuels interrogés par L'Express évoquent les probables conséquences de l'affaire Fillon, épisode inédit de notre vie politique. Selon l'écrivain, essayiste et auteur de L'Ame française Denis Tillinac "la présidentielle est, d'ores et déjà, anéantie".
"Nous assistons au plus grand scandale politique de la Ve République. Au terme de la primaire, un homme, François Fillon, largement vainqueur, est devenu le chef naturel de la droite et du centre. La procédure judiciaire lancée ensuite contre lui m'apparaît tout à fait aberrante en sa rapidité, avec la mélopée maléfique qui l'accompagne.
Le respect élémentaire de la démocratie et des institutions de notre république voudrait qu'on interrompe toute procédure en période électorale (une loi devra d'ailleurs veiller à l'avenir à cette suspension). La présidentielle est, d'ores et déjà, anéantie.
"Confiscation démocratique"
C'est une agression immense contre la démocratie. Dans l'immédiat et à moyen terme, cette violence infligée à nos institutions risque d'appeler d'autres violences, celles de la rue.
Il est probable qu'en réponse à cette confiscation démocratique la colère poujadiste devienne l'affect politique le plus partagé, à droite comme à gauche. Ce qui ne va pas pouvoir s'exprimer dans les urnes risque de prendre le chemin plus véhément de la rue."
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