Mélenchon, Hamon et Macron veulent revenir à la « polprox »… qui fut un échec
Pour la gauche, la police de proximité a toujours été considérée comme l’alpha et l’oméga en matière de sécurité.
Pour la gauche, la police de proximité a toujours été considérée comme l’alpha et l’oméga en matière de sécurité. Ce concept, apparu à l’issue du colloque de Villepinte de 1997, s’est concrétisé par la mise en place de contrats locaux de sécurité, associant les collectivités locales à l’action de l’État dans la lutte contre la délinquance.
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les candidats Mélenchon, Hamon et Macron proposent, à l’occasion des présidentielles de 2017, le rétablissement d’une police dont les résultats furent pourtant controversés, et qui fut supprimée en 2003 par Sarkozy. Sans doute cette volonté d’un retour à la « polprox » doit-elle beaucoup à la récente publication d’un rapport du think tank Terra Nova, proche du Parti socialiste, qui fut déjà à l’époque pour beaucoup dans le déploiement d’une technique policière qui contribua, en 2002 (pour cause de fiasco), à l’élimination de Jospin de la course à la présidentielle.
La cause de cet échec du gouvernent socialiste d’alors fut certainement due à l’approche exclusivement préventive qui avait été choisie. Là où les Anglo-Saxons avaient mis des années à élaborer leur stratégie sécuritaire, en France, l’affaire fut réglée en quelques mois, sans tenir compte de l’avis des policiers de terrain. Les porteurs du projet ne s’étaient même pas interrogés sur la transposabilité de la « police communautaire » dans notre pays, fascinés qu’ils étaient par un modèle de police fantasmé autant qu’idéologisé.
Les programmes des trois candidats de gauche en matière de lutte contre l’insécurité ont, aujourd’hui encore, de quoi laisser perplexe. Pour Macron, il est prévu une police « mieux intégrée dans le tissu social des quartiers, mieux à même d’intervenir avec discernement et de traiter les problèmes de proximité ». Il veut aussi que ces policiers puissent « sanctionner les petites infractions (comme l’usage de petites doses de cannabis) » et prononcer une interdiction de « fréquentation d’un lieu durant un certain temps ».
Bref, de grandes et vagues idées, au service d’une totale confusion des genres.
Pour Mélenchon, la police de proximité passe d’abord par les suppression des BAC et le retrait de certaines armes de l’arsenal policier. Quant à Hamon, il veut des policiers à pied, qui prennent des contacts avec les habitants !
Dans le contexte sécuritaire que connaît notre pays, avec les menaces d’attentats, la hausse vertigineuse de la criminalité – et, notamment, des atteintes aux personnes -, l’explosion du nombre des gangs dans des quartiers qui constituent autant de zones de non-droit, ainsi que la multiplication des trafics, ces propositions pourraient faire sourire si elles n’étaient pas dangereusement dramatiques.
En des temps bien plus calmes, la police de proximité n’a jamais su produire les effets positifs que l’on pouvait en attendre. Elle représenterait aujourd’hui un grave danger pour notre sécurité intérieure autant que pour l’ensemble des Français. Cette technique de police, qui s’apparente à l’îlotage du siècle dernier, ne peut s’appliquer qu’au sein d’une société pacifiée et sécurisée. Elle permet d’occuper un terrain qui a été reconquis, au sein duquel toute forme de délinquance a, au préalable, été éradiquée. Elle ne peut en aucun cas être érigée en doctrine sécuritaire. Par ailleurs, elle implique une réorganisation de nos services de police, ainsi qu’une nouvelle répartition des missions entre les différentes forces de sécurité intérieure. C’est à ces seules conditions qu’une police de proximité durable et intégrée pourra voir le jour.
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