À 20 h 47, le 20 avril, Karim Cheurfi 40 ans, Français né à Livry Gargan, gare son Aussi 80 grise à hauteur d’un fourgon de police stationné au 102 de l’avenue des Champs Elysées (300 mètres au sud de l’arc de triomphe, au croisement de la rue de Berri) et ouvre le feu à la kalachnikov sur ses occupants. Le gardien Xavier Jugelé, 37 ans est tué de deux balles dans la tête. Contournant le car de police, Cheurfi reprend son tir et blesse deux autres policiers et une passante d’origine allemande avant d’être abattu par une patrouille.
En 2001, le meurtrier avait été condamné à 20 ans de prison pour tentatives d’homicide volontaires sur des policiers, ramené à 15 ans en appel.
La suite est dans Le Figaro du 21 avril « En 2009, il est à nouveau condamné à 18 mois d'emprisonnement pour des faits de violence sur un codétenu commis en 2008. Le 7 juillet 2012, sa peine est passée sous le régime de semi-liberté. Il a obtenu sa libération conditionnelle en 2013, avant d'être réincaréré cette même année. En 2014, il a été condamné à 4 ans de prison pour des faits commis l'année précédente: vols avec effraction, refus d'obtempérer, recel de vol, et usurpation de plaque d'immatriculation, le tout en récidive. Le 14 octobre 2015, il sort finalement de prison et est suivi par un juge d'application des peines du tribunal de grande instance de Meaux. »
En lisant la presse, on ne peu manquer d’être frappé par les polémiques qui, dans ces circonstances dramatiques, semblent avoir rompu le contact avec la situation réelle du pays : « – Cheurfi était-il vraiment radicalisé ? » … « Etait-il ou non fiché “S“ ? »… « La revendication de l’Etat Islamique (à 23h 40 le 20 avril) est-elle authentique ? » (France Info)…à quoi s’ajoutent (pourquoi se gêner ?) les critiques répétées contre François Fillon après son allusion à d’autres incidents en cours dans Paris.
En haussant la réflexion d’un étage on constate que tous ces bavardages manquent l’essentiel : une analyse perspective des causes profondes de la décomposition du tissu national et, par dessus tout, l’appel à une volonté commune prioritaire et sans nuances d’affronter les défis dans toute leur ampleur.
Enfin on ne peut qu’être affligé par le caractère répétitif des réactions publiques dont celle du président de la République se résumant à quelques phrases toujours les mêmes en réalité symptômes de l’impuissance de l’Etat. Sempiternels appels à la solidarité, à la cohésion et au respect de l'Etat de droit, les discours publics sonnent faux.
Alors que les mises en liberté des récidivistes épuisent les nerfs et la patience des policiers, et après avoir montré sa bénévolence attendrie au trafiquant de drogue Théo, François Hollande a exprimé sa « solidarité aux forces de sécurité » ; tandis que le pouvoir ne cesse lui-même de donner des gages aux tendances communautaristes, le Chef de l’Etat a aussi appelé à la « cohésion sans faille » pour, dit-il « éviter la fracture du pays » qu'il s'aplique pourtant à creuser ; Il a enfin appelé à « ne pas céder à la panique » qui, a t-il laissé entendre, conduirait à transgresser notre état de droit.
Disant cela, il désignait « ceux qui (selon lui) veulent appliquer la loi du Talion contre “les djihadistes réels ou supposés“ » A 3 jours du scrutin présidentiel, le message anti Front National et contre Les Républicains était clair.
Apparemment articulé à l’aune de la sagesse, le commentaire de l’Elysée se laissait cependant aller à l’éternel argument moralisateur visant à repousser vers « les extrêmes nauséabonds » une part de plus en plus importante de la population jugée moralement infréquentable. Ce symptôme d’ostracisme des responsables exprimé contre leur propre peuple dont ils ne veulent pas entendre la révolte, s’était déjà manifesté le 4 mars lorsque la maire de Paris Anne Hidalgo qui autorise pourtant depuis des lustres le désordre de « Nuit debout » place de la République, avait tenté de faire annuler le rassemblement de François Fillon au Trocadéro en l’accusant – excusez du peu – de « mettre en danger les principes républicains ».
Une vraie mise en perspective, travail auquel n’importe quel journaliste sérieux devrait se livrer devrait d’abord constater que, contrairement à ce que rabâchent les bonne âmes malhonnêtes ou anesthésiées, les immigrations qui nous touchent et font aujourd’hui problème par leur densité et leur contraste culturel n’ont rien à voir avec celles qui, par le passé ont fait de la France « un pays d’immigration », dont les idiots utiles ne cessent de parler.
Celles dont nous parlons aujourd’hui ont été mises en mouvement, non pas à bas bruit et à petite vitesse par l’espoir d’une meilleure vie chez des populations de même civilisation, mais chez de complets allogènes religieux et culturels par le chaos du monde et ses déséquilibres de croissance qui propulsent vers nous des nuées de candidats à l’exil dont on estime qu’ils sont au bas mot 50 millions venant des régions d’Afrique politiquement et économiquement déstabilisées.
Celles dont nous parlons aujourd’hui ont été mises en mouvement, non pas à bas bruit et à petite vitesse par l’espoir d’une meilleure vie chez des populations de même civilisation, mais chez de complets allogènes religieux et culturels par le chaos du monde et ses déséquilibres de croissance qui propulsent vers nous des nuées de candidats à l’exil dont on estime qu’ils sont au bas mot 50 millions venant des régions d’Afrique politiquement et économiquement déstabilisées.
En allant plus loin, un vrai journaliste pourrait aussi tenter d’analyser les causes de la déconstruction du pays ayant conduit aux incohérences d’aujourd’hui, faisant qu’à moins d’un an d’intervalle deux crimes majeurs ont été commis par des criminels relâchés par la justice. Le 26 juillet 2016, le Père Hamel était en effet égorgé dans son église de Saint-Etienne du Rouvray par Adel Kermiche 19 ans, mis en examen depuis mars 2015 pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » libéré en mars 2016 et assigné à résidence sous bracelet électronique, décision contre laquelle le parquet avait fait appel sans succès.
Peu après l’assassinat, Jean-François Colosimo soulignait que c’était la première fois qu’un prêtre était tué en France au cours d’une messe depuis les guerres de Vendée. C’était aussi la première fois qu’un religieux chrétien était assassiné dans une église européenne.
Par François Danjou
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