Retour aux réalités. La colère du peuple
Par François Danjou
Après
des semaines de militantisme idéalisé, retour aux réalités et à la
colère de ceux qui réfutent une fausse vision machiavélique
de la politique, en réalité des tactiques de comptoir faites de faux
semblants, de démagogies, de mensonges, d’opportunismes à courte vue,
d’anesthésies, de manipulations et de trahisons, ayant précisément
conduit la France dans les ornières où elle est embourbée
aujourd’hui.
Aucun
de ces déçus formant la piétaille du candidat Fillon aujourd'hui sonnés
par le choc de la défaite n’aurait eu comme Raffarin, Larcher,
Lemaire, Dati, Fenech, Lellouche, Estrosi et j’en passe, ils sont trop
nombreux, la tentation de fuir à la première anicroche, pour revenir dès
que la bataille se calme et se débander
nouveau en larges troupeaux quand elle reprend.
Surtout, fidèles grognards, ils
croient indigne de voler au secours de la victoire en frappant un homme à
terre comme le fait toute la classe des Républicains ou presque.
Disséquer
aujourd’hui les nombreux défauts de François Fillon et ses erreurs est
un peu facile quand la vérité est ailleurs. Les costumes,
Pénélope et les humeurs pincées des moralisateurs ne sont que
l’apparence d’une réalité fabriquée. La vérité pèse. Elle est
incontournable et explosera tôt ou tard à la figures des caméléons
simulateurs
se succèdant sur les plateaux télé.
Imaginons
un instant qu’au lieu de vouloir abattre Fillon, le Canard qui fut à
l’origine de la manœuvre après avoir fouillé dans les
poubelles du Sarthois vieilles parfois de plus de 20 ans, ait décidé
d’abattre Macron, lui aussi
avec le concours du Parquet National Financier, courroie de transmission judicaire de l’arnaque électorale.
La
réalité – elle aussi fabriquée - serait aujourd’hui combinée à coups de
médias bêlant indéfiniment en chœur les mêmes mantras à propos
des millions du météore de la politique française gagnés chez
Rothschild, de son
patrimoine caché, de l’horreur de sa
trahison algérienne, du bradage d’Alstom aux Américains et de l’abandon
de la société de gestion de l’aéroport de Blagnac livrée pieds et
poings liées à des financiers chinois corrompus
dont la fortune est abritée aux îles Vierges si mal nommées.
Divaguons
encore un peu : Tandis que le Parquet National Financier fouillerait
les déclarations de patrimoine de Macron au milieu d’incessantes
violations
du secret de l’instruction, Laurent Ruquier, Yann Moix, Pujadas, LCI,
France Info, BFM TV, l’Express, Le Monde, Libération, au lieu de gloser
sur les costumes et Pénélope qui révulsent les pharisiens, chanteraient
de manière obsessionnelle la musique funèbre
de la mort politique d'Emmanuel Macron.
Exprimant,
uniquement à charge leur indignation, ils s’offusqueraient en se
pinçant le nez de voir une telle « brebis galeuse » (c’est
le mot de Ruqier à propos de F. Fillon) à ce point imbriquée avec la
grande finance internationale, prétendre à l’Elysée, ce cœur
indépassable de toutes vertus christiques, alors que François Hollande
lui-même, preux chevalier blanc et père spirituel de l'imposteur,
avait, dans son discours du Bourget du 22 janvier 2012, répété sur un
ton shakespearien de pacotille que son
« véritable adversaire » était « le monde de la finance, sans visage et sans parti. ».
Du
coup une autre réalité virtuelle, elle aussi articulée à la naïveté de
l’opinion, aurait surgi, tout comme la première sans rapport
avec l’état de la France, sur lequel François Fillon a, sans succès,
tenté d’alerter le pays : 10% de chômeurs, 2200 Mds d’€ de dettes, une
profonde fracture ethnique sociale et religieuse, un système éducatif
délabré, des comptes sociaux dangereusement en
déficit, une sécurité générale gravement menacée.
Au lieu de cautionner l’effort
pour un rétablissement du pays, une
partie importante des Français, souvent les plus jeunes entraînés ou
suivis par toute une classe de crocodiles hétéroclites a préféré la
musique anesthésiante de Macron, déconnectée des
réalités. Le tamtam médiatique et la prévalence du vote ethnique ont
fait le reste, prenant en otage le suffrage universel.
Mais la séquence n’est pas finie, loin de là.
Ceux
qui, comme un seul homme, répétant d’anciennes figures de style
aujourd’hui violemment dépassées, appellent au « vote républicain » pour
tenir
à distance la colère du peuple qui gronde, rapprochant progressivement
le Front National du pouvoir, se préparent un réveil difficile.
Peut-être
est-ce d’ailleurs là une des plus graves failles de François Fillon
puisque, le 23 avril au soir, reconnaissant sa défaite, il a lui aussi
appelé à l’illusion du « vote républicain » qui transforme l’épreuve de
vérité que devrait être le suffrage universel en une opération de déni
des réalités.
Comme
les masses critiques d’un explosif, les ingrédients de la déflagration
s’entremêlent et sont clairement visibles dans les résultats du scrutin.
En 2012, le vote ethnique des banlieues avait déjà pesé au point que,
pour la première fois dans l’histoire du pays, une élection nationale
avait mis en évidence une fêlure culturelle et religieuse exprimée par
une population mal intégrée, en majorité de culture
musulmane.
Les
médias et les tenants du « vote républicain » si mal nommé puisqu’il
s’agit en réalité de dédaigner plus de 20% des votes exprimés, tiennent
cette dérangeante évidence à longueur de gaffe. La vérité est qu’en
s’agglutinant à Emmanuel Macron, la cohorte de ceux qui rallient
l’imposture attisent les braises de la révolte.
Plus
encore, JL Mélenchon plus lucide que F Fillon ayant refusé de donner
des consignes de vote, la puissance probable des bulletins
de la colère éjectés par l’oligarchie aux marges du système, atteint
une ampleur préoccupante à près de 15 millions de suffrages exprimés. Si
on y ajoute la « carte sauvage » de l’abstention à 10,5 millions de
voix dont personne ne sait où elles iront,
on dessine une incertitude dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle contredit la chanson du bonheur d’Emmanuel Macron. FD
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