Présidentielle : Macron, Fillon et Le Pen annulent leurs déplacements
Un policier a été tué jeudi soir dans une attaque djihadiste sur les Champs-Élysées à Paris. La fin de la campagne présidentielle est chamboulée, à deux jours du premier tour.
SOURCE AFP
Modifié le - Publié le | Le Point.fr
La dernière journée de la campagne présidentielle est bouleversée par l'attaque djihadiste qui a coûté la vie à un policier jeudi soir à Paris. Alors que la campagne officielle s'achève ce vendredi 21 avril à minuit, plusieurs candidats ont décidé d'annuler leurs derniers déplacements. Depuis les locaux de France 2, où ils participaient tous à l'émission Quinze Minutes pour convaincre, ils ont appris qu'une fusillade sur les Champs-Élysées avait tué un policier et blessé deux autres, ainsi qu'une passante. Ils ont unanimement rendu hommage au policier tué et, plus généralement, aux forces de l'ordre mobilisées dans un pays touché depuis 2015 par une vague d'attentats terroristes qui ont fait 238 morts. François Fillon et Marine Le Pen ont annoncé dès jeudi soir qu'ils annulaient leurs déplacements, suivis dans la nuit par Emmanuel Macron.
Sur le plateau de France 2, l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a estimé que « dans le contexte que nous vivons, il n'y a pas lieu de poursuivre [...] une campagne électorale parce que nous devons montrer la solidarité [...] aux victimes ». Pas de visite sur le terrain non plus pour Marine Le Pen, qui a décidé après la fusillade de faire une déclaration vendredi à 10 heures à son siège de campagne. Emmanuel Macron a annoncé dans la nuit l'annulation des deux meetings consécutifs programmés à Rouen (12 heures), puis à Arras (18 heures). Il s'exprimera « devant les Français » vendredi midi. Le candidat d'En marche !, en tête dans les sondages, a exhorté les Français à ne « pas céder à la peur » : « Nous ne devons en aucune façon donner le sentiment à nos assaillants que nous nous divisons, que nous cédons en quelque sorte à leur diktat. »
Mélenchon maintient ses « apéros insoumis »
Le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a, lui, souhaité « ne pas interrompre le processus de notre démocratie de manière à bien démontrer que les violents n'auront pas le dernier mot contre les républicains ». Son entourage a confirmé le maintien de son programme pour vendredi. Il participera notamment à 19 heures à Paris à l'un des nombreux « apéros insoumis » organisés dans toute la France, accompagné notamment du leader de Podemos, l'Espagnol Pablo Iglesias. Le candidat PS Benoît Hamon a annulé un déplacement dans la matinée, mais maintenu un discours à 17 h 30 à Carmaux, terre de Jaurès. « Ce serait une grave erreur de tomber dans la peur et de mettre entre parenthèses le débat démocratique », a-t-il déclaré. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a, lui, confirmé qu'il irait en Seine-Saint-Denis, puis dans l'Essonne. Quant à Philippe Poutou (NPA), il maintient son dernier meeting à Annecy. Nathalie Arthaud (LO) a réservé sa dernière soirée à un passage sur BFM TV. François Hollande, qui s'est dit « convaincu » que la fusillade était « d'ordre terroriste », a lui aussi annulé un déplacement en Bretagne et présidera à 8 heures un conseil de défense. Le chef de l'État a promis que les services de l'État seraient « d'une vigilance absolue » pour sécuriser le scrutin, dimanche.
En attendant le verdict des électeurs, dont un nombre record se disent encore indécis, les candidats ont mis en scène leurs dernières alliances. Soutenu par des artistes et des intellectuels américains, Jean-Luc Mélenchon a reçu l'appui du président bolivien Evo Morales. Selon des sources concordantes, des proches d'Arnaud Montebourg (PS) envisagent aussi d'appeler à voter pour lui. Tandis que François Fillon peut s'enorgueillir du soutien d'Alain Delon, Emmanuel Macron a, lui, reçu un coup de téléphone de l'ex-président américain Barack Obama. Après avoir rencontré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, il a enregistré jeudi soir le ralliement de Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac.
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