samedi 29 avril 2017

Voici la lettre que je compte adresser - à titre personnel - à #FrançoisFillon dans les prochains jours.

Si vous vous retrouvez dans ce texte et que vous souhaitiez vous associer à ma démarche, commentez simplement par un JE SIGNE. J'indiquerai votre nom à la suite de mon courrier. Pour cette raison, si vous utilisez un pseudonyme FB, merci de me contacter en PM avec votre véritable nom, soyez assurés que je n'en ferai aucun autre usage.

Cher François Fillon,
J'ai voulu attendre un peu avant de me permettre de vous contacter. Attendre que le temps, avec l'infinie patience qu'on lui connaît, atténue l'intensité de votre déception comme j'attendais de lui qu'il m'aide à affronter l'étendue de ma désillusion.
Et, en y réfléchissant bien, j'ai eu raison d'attendre, car, en ce mauvais dimanche d'avril, vous n'avez rien perdu. Vous livriez, depuis des semaines, un combat truqué où chaque pas cachait une chausse-trappe tendue par vos adversaires et où de soi-disant amis se faisaient un plaisir de vous précipiter. Votre indéniable victoire dans cette ignominieuse campagne aura été d'avoir tenu bon. Votre courage, votre détermination, la force de vos convictions ont construit votre définitive grandeur. À vous suivre lors de vos meetings, à vous écouter lors de vos interventions nous avons éprouvé un sentiment oublié et qui avait, de fait, la saveur acidulée de l'inédit: la fierté. Nous étions fiers d'appartenir à une grande Nation, et plus fiers encore d'avoir l'occasion de porter à sa tête un Homme qui, ayant pris la peine de diagnostiquer l'étendue des symptômes, ne reculerait pas devant ses responsabilités le moment venu d'administrer les thérapeutiques. 
Et avec la fierté, vous avez ravivé l'espoir, quelques braises rougeoyantes qui ne se résignaient pas, car, comme chacun sait, cela ne meurt jamais, l'espoir. L'espoir d'une France apaisée qui retrouverait le bonheur de vivre ensemble dans la sécurité et une prospérité retrouvée. L'espoir que notre Histoire, nos racines, nos valeurs ancestrales ne soient plus entreposées dans les réserves humides d'un musée oublié. L'espoir que notre Culture, notre Langue soient défendues et qu'elles le soient par nous qui n'en sommes, après tout, que les usufruitiers. L'espoir, enfin, de regagner l'espace que confère la Liberté et qui, depuis trop longtemps, nous était chichement mesuré: liberté de penser, de créer, d'entreprendre. Liberté, s'il le faut, d'échouer, puisque c'est le risque à prendre avant d'envisager le succès.
Hélas, mon Cher François Fillon, l'ambition de votre programme, la juste rigueur de votre projet se heurtaient à un mur, celui de l'inertie qui, depuis trop longtemps, paralyse tous les rouages de notre Société. En voulant le franchir, vous dérangiez l'innombrable caste de conformistes repus qui, l'intérêt boulonné à l'exclusive sauvegarde de leurs misérables avantages ne voulait surtout pas de réformes audacieuses susceptibles de mettre à mal le confort égoïste dans lequel ils se prélassent depuis si longtemps.
Les manœuvres sordides, les calomnies injurieuses ne visaient pas le politique, elles s'attaquaient au précurseur. Partout, en toutes circonstances, le temps d'avance que prennent les précurseurs importune. Tout simplement parce qu'il oblige la masse à faire un effort considérable, un pas de plus, pour tenter de les rejoindre. Que ce soit Galilée, Copernic, Darwin, ou le Général de Gaulle, ils contrariaient l'établi, bouleversaient le dogme. En ce qui vous concerne, vous avez pu mesurer ce qu'il en coûte de vouloir secouer les frileux qui se complaisent dans l'immobilisme. Pourtant, tôt ou tard, l'Histoire rétablit sa vérité, elle vous rendra raison.  Qui se souvient de Félix-Archimède Pouchet ? Personne ! Et pourtant, il fut l'un des plus ardents adversaires de Louis Pasteur lors de leur célèbre controverse sur la génération spontanée !
Avant même l'Histoire, je suis intimement assuré que la Justice vous rendra votre honneur d'honnête homme. Mais en attendant ! Vous ne pourrez m'empêcher de vous dire avec ferveur que nous avons besoin de vous, que la France a besoin de vous et que j'ai besoin de vous. Nous comprenons parfaitement votre souci de vous ressourcer auprès des vôtres, de prendre le recul nécessaire à l'évaluation de votre propre devenir. Au plus fort de la tourmente, vous aimiez rappeler combien notre soutien vous était nécessaire, et bien, aujourd'hui, je vous retourne le compliment. Nous savons, vous et moi que la France ira mal dès lors qu'aucune des réformes structurelles que vous proposiez ne sera mise en œuvre. Alors, avec les pauvres mots que m'inspire mon dérisoire statut de citoyen anonyme, je vous le demande: montrez nous la voie, reconstruisons tous ensemble, et derrière vous, une force représentative de nos valeurs, toujours basée sur le dialogue et jamais sur les compromissions.
Après les épreuves terribles que vous venez de traverser, vous et votre famille avez besoin de repos et de sérénité. Je serais bien mesquin de souhaiter vous en priver. Mais, de grâce, revenez. Je ne peux imaginer que le formidable courage dont vous avez fait preuve vous incite aujourd'hui à renoncer. Et si cela devait être le cas, ordonnez-lui de s'appuyer sur l'affection profonde et la confiance de ces millions de gens que vous n'avez nullement déçus, qui ne sont pas prêts à vous lâcher et dont je m'honore de faire partie.
Nous vous attendrons.
Je veux vous adresser, Cher François Fillon, mes plus sincères remerciements pour ce formidable enthousiasme que vous avez sur réveiller en nous, et vous prie de croire en mes sentiments fidèles et très respectueux.
Pierre-Jean Estay

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