Le Calife et le joueur de flute.
Pourquoi le 7 mai, je voterai Front
National.
Jean-François
de Fuentès.
Récemment le général Piquemal, blanchi par
un non lieu de l’accusation d’avoir organisé le 6 février 2016 à Calais une
manifestation interdite, mais radié des cadres de l’armée par François Hollande
pour avoir manqué au devoir de réserve, a publiquement interpelé Emmanuel
Macron sur l’indignité d’avoir, lors d’un voyage en Algérie, assimilé la
colonisation à un « crime contre l’humanité. »
La révolte exprimée par cet ancien
Commandant de la Légion étrangère rejoint celle de nombreux Français outrés
qu’on puisse ainsi, par racolage électoral du vote des banlieues, insulter
l’histoire de France, particulièrement en Algérie théâtre de tant de souffrances
franco-algériennes dont les brûlures ne sont pas encore apaisées.
Il reste que la bulle médiatique qui devait
exploser en vol, a déjà un pied à l’Elysée.
Cherchez l’erreur.
*
La vérité est que la jeunesse en pince pour le joueur de flute et
que les banlieues sont ravies qu’on insulte la France. Les uns ajoutés aux
autres donnent une majorité pour qui les outrages à l’histoire de France dans
un pays étranger n’ont plus aucun intérêt, d’autant que notre histoire, ils ne
la connaissent plus vraiment. Savent-ils seulement qu’elle existe ?
A ces ignorants anesthésiés par la félicité à venir qu’ils croient
à portée de main, il faut ajouter le troupeau de « gnous »
hétéroclites surgis de la naphtaline et fascinés par le jeune mirage de
« l’intelligence humaniste et ouverte », marque de fabrique de
cette étoile filante aux contours flous.
Il est vrai que pour les soutiens du météore, l’essentiel est le
« rêve de bonheur », d’une société multiculturelle, à demi ou
complètement voilée, quelle importance. Déjà en 2013, Pierre Bergé, l’homme
d’affaire qui fut le « compagnon » d’Yves Saint Laurent et un des
soutiens financiers de Macron, s’était déclaré favorable à la suppression de
toutes les fêtes chrétiennes en France, à part Noël (business oblige). Un des propriétaires
du Journal Le Monde, cette pointe avancée de la déconstruction intellectuelle
et historique de la France, le très médiatique Bergé est aussi le riche porte
parole de la toute puissante pensée bourgeois-bohème relativiste.
Dans une récente interview à Ouest France, ne doutant de rien, le
nouvel astre de la politique française, ignorant qu’il se promène avec une
escarbille incandescente autour d’un tonneau de poudre, a suggéré de
sanctionner la Pologne et la Hongrie non seulement pour leur « dumping
social », (réaction au chahut qui l’a accueilli sur le site de Whirlpool
d’Amiens) mais également pour leur refus d’accueillir des réfugiés.
Ayant déjà discrédité Français Fillon et ses soutiens, la lèpre
des tribunaux de la morale jetant l’anathème sur le débat politique, déverse
maintenant son poison sur les électeurs du FN accusés sans esprit de recul, ni sens
de la nuance d’être des « fascistes ». Les petits soldats de cette
charge moralisatrice réduisant le débat politique à la confrontation entre
« le bien » et « le mal » sont nombreux.
Le 27 avril dernier, de jeunes collégiens avaient accroché un
drapeau algérien au fronton du Lycée Molière, rue Ranelagh dans le 16ième
arrondissement. Ceux des passants qui avaient l’extrême outrecuidance de
froncer les sourcils étaient traités de « Facho » ». Ainsi va la
politique en France, très vite précipitée vers les extrêmes idéologiques et
moraux par les idiots utiles fermant définitivement le débat et tuant dans
l’œuf tout espoir de solution raisonnable.
*
Dans ces circonstances, écœuré par la diligence avec laquelle les caciques conservateurs cèdent au
chantage au fascisme de la bien-pensance, j’ai décidé de voter FN dimanche
prochain, avec en tête deux idées : 1) résister à la manipulation
électorale articulée à la peur du fascisme excluant du jeu démocratique plus de
8 millions d’électeurs ; 2) réduire la marge de manœuvre de Macron et
éviter qu’il soit élu avec un score honteux de république bananière, qui place
la France dans une catégorie très à part parmi les démocraties occidentales.
*
En réfléchissant à toute cette triste séquence ayant
consisté à chasser le premier homme après Raymond Barre ayant tenu un langage
de vérité aux Français, on pense à la vieille légende allemande moyenâgeuse
du joueur de flute d’Hamelin. Pour se venger de n’avoir pas été payé après la
dératisation de la ville, il avait entraîné derrière lui, au son envoûtant de
sa flute, les jeunes garçons et filles de la ville pour les noyer dans la
Weser.
Les interprétations de cette légende sont multiples.
Certaines sont étonnantes puisque la « dératisation » – symbolisant
l’extirpation du « mal » - est homothétique des intentions
macroniennes d’éradiquer le Front National de la société française qu’il avait
violemment exprimées à Marseille « Il faut chasser le parti du mépris et
ceux qui nous font honte. Sortons-les » avait-il hurlé. Dans ce même
meeting, il avait repris les discours de Hollande, 5 ans plus tôt, glorifiant
toutes les « minorités », - les Maliens, les Sénégalais, les
Algériens, les Arménien, les Soudanais – en oubliant au passage les
« Français de souche » -, dont la simple évocation a fini par devenir
un synonyme d'obscurantisme ringard.
L’erreur de Macron qui ne manque pas de talent pour, tirant de
larges bords, surfer sur les illusions du temps est peut-être de croire qu’en
ne parlant que d’amour il créera une alchimie positive dans une France
fracturée par l’angoisse de l’avenir et la peur du « grand
remplacement ». On lui rappellera la réflexion de Churchill après
Munich - Mais qui s’en souvient ? - « Ils devaient choisir
entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront
la guerre ».
Car, dit Boualem Sansal, écrivain algérien qui sait de quoi il
parle « Le calife tient son pouvoir d’Allah, il n’attend rien de personne,
il écrase tout sur son chemin, les idiots utiles, les allégeants et les soumis
en premier ».. JF de F
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