dimanche 2 avril 2017

Journaliste / Chef de rubrique Politique-Economie-Finances
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Alors que la campagne présidentielle franchit une nouvelle étape avec le premier débat télévisé entre les cinq grands favoris de l’élection présidentielle, l’iFrap, think-tank libéral dirigé par Agnès Verdier-Molinié, passe au peigne fin les programmes économiques des aspirants à l’Elysée.
Après le Medef, les candidats à l’élection présidentielle passent sous les fourches caudines de l’iFrap, le think thank libéral présidé par Agnès Verdier-Molinié qui s’évertue à distribuer les bons et mauvais points dans les colonnes du Figaro. Et le moins qu’on puisse dire c’est que le suspense et le teasing sont loin d’être les vertus premières de l’institution qui, dès la page introductive de son étude, donne un satisfecit à François Fillon, le gratifiant du « programme réformateur le plus efficace ».
Du baume au cœur pour l’ancien premier ministre à la peine dans les sondages où il apparait désormais nettement décroché dans la course au second tour. Mais pour l’iFrap – tout comme pour le Medef – aucun doute : François Fillon est le candidat idoine pour remettre « la France en marche ». « Il fait le choix d’une stratégie de baisses des dépenses publiques accompagnée d’un contrechoc fiscal d’ampleur, c’est-à-dire d’une baisse prononcée des prélèvements obligatoires qui stimule l’économie », développe l’organisation libérale.
Macron, « peut mieux faire »

Ainsi, les objectifs et autres projections du candidat LR sont considérés comme les plus aboutis et les plus pertinents pour l’économie hexagonale. Et l’ancien locataire de Matignon rafle la mise dans tous les « compartiments », que ce soit en matière de croissance, de taux de chômage ou encore de dette publique. Visiblement désireuses d’inscrire leur pas dans ceux du Medef, les observations relatives au programme d’Emmanuel Macron sont peu ou prou similaires à celles formulées par l’organisation patronale.
En l’occurrence, un « bulletin de notes » avec la fameuse mention particulièrement éculée chez les élèves moyens où désireux de ménager leurs efforts, à savoir : « peut mieux faire » pour le fondateur d’En Marche!. Ainsi, l’iFrap déplore notamment une « stratégie attentiste et gestionnaire qui n’est pas la plus pertinente ». En outre, le think-tank peine visiblement à percevoir le cap que le candidat progressiste souhaite donner à sa politique. Par ailleurs, l’iFrap cloue au pilori le plan d’investissement de 9 milliards d’euros par an, sur la durée du quinquennat, couplé à une hausse de près de 45 milliards d’euros des dépenses publiques sur la période.
Le Pen, Hamon et Mélenchon à la traîne
Sans surprise, le think-tank « épingle » – doux euphémisme – les programmes respectifs de Marine Le Pen, Benoît Hamon ou encore Jean-Luc Mélenchon. Après s’être attiré les foudres du Medef et de Pierre Gattaz« Pour moi, ce programme est un programme de repli et de renoncement avec, surtout, 125 milliards de dépenses publiques supplémentaires dans ce programme, soit 125 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à payer pour les ménages ou les entreprises » le programme de Marine Le Pen est également pilonné par Agnès Verdier-Molinié : « Le programme du FN fait peur et comporte un risque de faillite de la France ».
Une observation également valable pour le candidat de « la France insoumise », Jean-Luc Mélenchon. L’iFrap se montre un tout petit peu moins virulent avec Benoît Hamon, n’employant pas de termes aussi durs, mais fustige néanmoins un programme lourd de conséquences pour l’économie française. « Il a un programme de façade avec peu d’éléments précis (…) avec une dette publique continuant de tutoyer les 100% ». Une précaution oratoire qui ne parvient pas à « sauver » un programme qui continue de susciter autant de questions que de « remodelages », comme en attestent les « nouvelles moutures » successives d’un revenu universel dont on a encore du mal à saisir le financement.

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