Chronique d'une supercherie ou comment le PS compte sur Emmanuel Macron pour se maintenir au pouvoir
Il est dans la nature d'une organisation politique de chercher à se maintenir au pouvoir coûte que coûte. Ce moyen ne pouvait être le frondeur Benoît Hamon.
Stephane Mahe / Reuters
La majorité très incertaine d'Emmanuel Macron? Chacun sait qu'elle ne pourrait que reposer sur une alliance avec le PS.Un projet, quel projet? Emmanuel Macron a affirmé que "c'est une erreur de penser que le programme est le cœur d'une campagne" et il s'est beaucoup renié. Mais l'homme qui a d'abord construit sa popularité sur son aptitude à remettre en cause les dogmes socialistes (en critiquant les 35 heures, l'ISF, le statut de la fonction publique...) a abandonné toute velléité de réforme au moment de rédiger son programme.
S'agissant du gouvernement, la boucle est bouclée avec le soutien apporté par Manuel Valls. Il est d'ailleurs assez pathétique de voir la chronique des ralliements seulement freinée par l'entourage du candidat lui-même, qui demande en coulisses d'éviter un mouvement trop rapide ou trop visible afin de ne pas faire révéler le pot-aux-roses!
Ce ne sont pas les candidats "En Marche" choisis sur internet, totalement inconnus du public et sans aucun ancrage local, qui vont constituer une majorité.Quant à la majorité très incertaine d'Emmanuel Macron, chacun sait qu'elle ne pourrait, le cas échéant, reposer que sur une alliance avec le PS. Ce ne sont pas les candidats "En Marche" choisis sur internet, totalement inconnus du public et sans aucun ancrage local, qui vont, même à la faveur d'une vague présidentielle, constituer une majorité. Soit un grand nombre de députés PS sortants seront in fine repeints aux couleurs de la majorité présidentielle, soit ils seront agrégés à la majorité après l'élection. De toute façon, Macron ne pourra gouverner qu'avec le PS, et Manuel Valls a d'ailleurs clairement affiché sa volonté d'être à la tête de la future majorité...
Bien sûr les équipes du candidat sont à l'œuvre pour essayer par tous les moyens de mettre en scène le candidat "ni droite ni gauche", mais les faits sont là: aucun député de droite, aucun des 199 députés Les Républicains, ni aucun des 27 députés UDI, n'a parrainé Macron!
Emmanuel Macron est clairement l'héritier de François Hollande par son goût des synthèses molles et sa tendance à dire à chacun ce qu'il veut entendre.Le candidat en est réduit à afficher quelques élus amers ou recalés du suffrage universel pour essayer de faire illusion. Comme souvent, c'est entre responsables du PS que la cruauté est la plus grande et c'est ce qui a conduit le ministre Thierry Mandon à dire d'Emmanuel Macron que c'était le "premier candidat qui voulait faire la révolution en s'appuyant sur le musée Grévin".
Et quant au candidat lui-même, enfin, il a beau tenter par tous les moyens de tenir à distance François Hollande, il est clairement l'héritier du président de la République par son goût des synthèses molles et sa tendance à dire à chacun ce qu'il veut entendre. Emmanuel Macron doit tout à François Hollande qui a dit de lui: "Macron c'est moi". On ne saurait être plus clair.
Aujourd'hui, la supercherie apparaît clairement. Voter Macron c'est continuer avec cinq ans de plus de socialisme: cinq ans de plus de non réforme économique, de dérive des comptes publics, de laxisme face à l'insécurité. Les Français, dans leur immense majorité, ne veulent pas de cette issue. C'est pourquoi je suis persuadé qu'ils choisiront le seul projet d'alternance pour notre pays: celui de François Fillon.
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