lundi 17 avril 2017

Emmanuel Macron, un nouveau Cahuzac ?
14 AVR. 2017 PAR JEANMICHELSORIS  

Emmanuel Macron est un acteur politique complexe et ambigu. Présenté par les uns comme l'incarnation même du renouvellement de la classe politique, il n'en demeure pas moins traversé par des zones d'ombres, plus ou moins problématiques. A l'heure où certains voient en lui un François Hollande bis, ne faudrait-il pas plutôt voir dans le candidat d'En Marche, un nouvel avatar de Jérôme Cahuzac ?

Adulé par le système politico-médiatique, Emmanuel Macron est poussé aux portes de l’Elysée par des vents favorables. A quelques jours de l’élection, alors même que les équipes d’En Marche sentent poindre le risque d’une mauvaise surprise, les journalistes continuent leur exercice ambigu de storytelling du phénomène Macron. Là où Fillon subi un lynchage permanent, aucun nuage ne saurait venir gâcher le ciel bleu sous lequel évolue Emmanuel Macron. Et pourtant l’amoncellement d’affaires, de sa déclaration de patrimoine suspecte, à ses relations troubles avec la banque Rothschild, en passant par le cabinet noir piloté par François Hollande pour servir son fils spirituel, devrait concourir à assombrir l’avenir de l’ancien ministre de l’économie. Présenté comme l’enfant prodigue de la France et de Hollande, Emmanuel Macron ne marcherait-il pas dans les pas d’un autre socialiste, tout aussi sulfureux, Jérôme Cahuzac ?
Alors certes, comparaison n’est pas raison, et loin de nous l’idée d’établir des analogies et des corrélations qui pourraient s’avérer problématiques. Néanmoins, et n’en déplaise à Emmanuel Macron et à ses soutiens, les faits sont têtus. Le parcours de Macron ne va pas sans susciter quelques interrogations : par quels moyens un individu, inconnu il y a quelques mois, peut-il se retrouver à une telle position ? Certes le talent et l’abnégation peuvent rendre raison de la fulgurance d’un parcours, mais d’un autre côté, la vie politique est loin d’être linéaire, et pour y jouer un certain rôle, comme au théâtre, il convient d’avoir de grands metteurs en scène.
Nous sommes convaincus que Emmanuel Macron, contrairement aux apparences et à son antienne sur le renouveau des pratiques du monde politique, n’échappe pas aux veilles servitudes qui régissent ce monde si particulier. L’une des premières vidéos relatives à Emmanuel Macron le montre en plein acte de représentation théâtrale ; avec Brigitte Trogneux, alors sa professeure de français, en toile de fond. Cette vidéo est métaphorique, elle constitue une grille de lecture du parcours de l’actuel candidat d’En Marche. Il y a la scène, où Emmanuel Macron fait représentation et interprète un rôle taillé sur-mesure, et puis il y a les arrières-mondes, où l’on retrouve des personnages aussi divers que Brigitte Trogneux, Henry Hermand (multimillionnaire, grand argentier de la deuxième gauche, et mentor de Macron), François Henrot (Directeur de la banque Rotschild), David Rotschild (à la tête de la banque d’affaire), Jean-Pierre Jouyet (secrétaire général de l’Elysée) et bien sûr François Hollande.
Autant de personnages complexes, qui ont alternativement joué un rôle considérable dans l’ascension de Macron aux plus hautes marches de la république. Autant de personnages auxquels Macron est dévoué, et forcément redevable. A ces acteurs de premier plan, il faut ajouter l’écosystème médiatique et financier qui l’a adoubé. Des Alain Minc, Jacques Attali, en passant par Pierre Bergé et Patrick Drahi, ce sont autant d’acteurs qui ont joué un rôle, plus ou moins direct, dans son cheminement politique.
Entouré d’un tel aréopage, on comprend mieux les raisons de la prétendue dynamique qui traverserait En Marche. On comprend bien également la dimension quelque peu artificielle de l’engouement qui, soi-disant, auréolerait l’ancien banquier d’affaires. Une émission sur LCI, la Médiasphère, a révélé au début du mois d’avril l’artificialité du candidat Macron. Dépeint comme une marionnette au service d’intérêts le transcendant, Macron a été percé à nu au cours de cette émission. L’effet médiatique de ce passage de quelques dizaines de minutes a été tel, que LCI a été contrainte de supprimer le replay de la Médiasphère.
A partir de là, plus aucun doute ne peut subsister. Macron est un acteur de théâtre, doté d’un talent au demeurant questionnable, comme l’ont montré ses piètres performances dans les différents débats de la présidentielle. En coulisse, une nuée d’individus, plus ou moins recommandables, lui écrit son rôle, rédige ses répliques, le met en scène, et construit le décor.
Dans notre démocratie, le phénomène Macron est une première. Il a de quoi choquer et révolter celles et ceux attachés à une certaine idée de la vérité et de l’éthique en politique.
La double-face de Macron est saisissante. Emmanuel Hollande ne le décrit qu’à moitié. Il y a chez lui une duplicité qui peut tout autant faire penser à Jérôme Cahuzac.

Qui voudrait d’un Emmanuel Cahuzac à la tête de la France ? 



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