Emmanuel
Macron, un nouveau Cahuzac ?
14 AVR. 2017 PAR JEANMICHELSORIS
BLOG : LE BLOG DE JEANMICHELSORIS
Emmanuel
Macron est un acteur politique complexe et ambigu. Présenté par les uns comme
l'incarnation même du renouvellement de la classe politique, il n'en demeure
pas moins traversé par des zones d'ombres, plus ou moins problématiques. A
l'heure où certains voient en lui un François Hollande bis, ne faudrait-il pas
plutôt voir dans le candidat d'En Marche, un nouvel avatar de Jérôme Cahuzac ?
Adulé par le système politico-médiatique, Emmanuel
Macron est poussé aux portes de l’Elysée par des vents favorables. A quelques
jours de l’élection, alors même que les équipes d’En Marche sentent
poindre le risque d’une mauvaise surprise, les journalistes continuent leur
exercice ambigu de storytelling du phénomène Macron.
Là où Fillon subi un lynchage permanent, aucun nuage ne saurait venir
gâcher le ciel bleu sous lequel évolue Emmanuel Macron. Et pourtant
l’amoncellement d’affaires, de sa déclaration de patrimoine
suspecte, à ses relations troubles avec la banque Rothschild, en
passant par le cabinet noir piloté par François Hollande pour servir son
fils spirituel, devrait concourir à assombrir l’avenir de l’ancien
ministre de l’économie. Présenté comme l’enfant prodigue de la France et
de Hollande, Emmanuel Macron ne marcherait-il pas dans les pas d’un autre
socialiste, tout aussi sulfureux, Jérôme Cahuzac ?
Alors certes, comparaison n’est pas raison, et loin de
nous l’idée d’établir des analogies et des corrélations qui pourraient s’avérer
problématiques. Néanmoins, et n’en déplaise à Emmanuel Macron
et à ses soutiens, les faits sont têtus. Le parcours de Macron ne va
pas sans susciter quelques interrogations : par quels moyens un individu,
inconnu il y a quelques mois, peut-il se retrouver à une telle
position ? Certes le talent et l’abnégation peuvent rendre raison de la
fulgurance d’un parcours, mais d’un autre côté, la vie politique est loin
d’être linéaire, et pour y jouer un certain rôle, comme au théâtre, il convient
d’avoir de grands metteurs en scène.
Nous sommes convaincus que Emmanuel Macron, contrairement
aux apparences et à son antienne sur le renouveau des pratiques du
monde politique, n’échappe pas aux veilles servitudes qui régissent ce monde si
particulier. L’une des premières vidéos relatives à Emmanuel Macron
le montre en plein acte de représentation théâtrale ; avec Brigitte
Trogneux, alors sa professeure de français, en toile de fond. Cette vidéo est
métaphorique, elle constitue une grille de lecture du parcours de l’actuel
candidat d’En Marche. Il y a la scène, où Emmanuel Macron fait
représentation et interprète un rôle taillé sur-mesure, et puis il y a les
arrières-mondes, où l’on retrouve des personnages aussi divers que
Brigitte Trogneux, Henry Hermand (multimillionnaire, grand argentier de la
deuxième gauche, et mentor de Macron), François Henrot (Directeur de la banque
Rotschild), David Rotschild (à la tête de la banque d’affaire),
Jean-Pierre Jouyet (secrétaire général de l’Elysée) et bien sûr François
Hollande.
Autant de personnages complexes, qui ont alternativement
joué un rôle considérable dans l’ascension de Macron aux plus hautes
marches de la république. Autant de personnages auxquels Macron est dévoué, et
forcément redevable. A ces acteurs de premier plan, il faut ajouter
l’écosystème médiatique et financier qui l’a adoubé. Des Alain Minc, Jacques
Attali, en passant par Pierre Bergé et Patrick Drahi, ce sont autant
d’acteurs qui ont joué un rôle, plus ou moins direct, dans son cheminement
politique.
Entouré d’un tel aréopage, on comprend mieux les
raisons de la prétendue dynamique qui traverserait En Marche. On comprend
bien également la dimension quelque peu artificielle de l’engouement qui,
soi-disant, auréolerait l’ancien banquier d’affaires. Une émission sur
LCI, la Médiasphère, a révélé au début du mois d’avril
l’artificialité du candidat Macron. Dépeint comme une marionnette au
service d’intérêts le transcendant, Macron a été percé à nu
au cours de cette émission. L’effet médiatique de ce passage de
quelques dizaines de minutes a été tel, que LCI
a été contrainte de supprimer le replay de la Médiasphère.
A partir de là, plus aucun doute ne peut subsister.
Macron est un acteur de théâtre, doté d’un talent au demeurant questionnable,
comme l’ont montré ses piètres performances dans les différents débats de
la présidentielle. En coulisse, une nuée d’individus, plus ou moins
recommandables, lui écrit son rôle, rédige ses répliques, le met en scène,
et construit le décor.
Dans notre démocratie, le phénomène Macron est une
première. Il a de quoi choquer et révolter celles et ceux
attachés à une certaine idée de la vérité et de l’éthique en
politique.
La double-face de Macron est saisissante. Emmanuel
Hollande ne le décrit qu’à moitié. Il y a chez lui une duplicité qui
peut tout autant faire penser à Jérôme Cahuzac.
Qui voudrait d’un Emmanuel Cahuzac à la tête de
la France ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire