« Une cinquantaine d’anciens conseillers de droite prêts à rejoindre Macron » titre Le Parisien du 31 mars.
François Teutsch
Denis Tillinac a dit qu’être de droite c’est « faire prévaloir une amitié privée sur une affinité idéologique ou partisane ». Et d’ajouter : « Les derniers soixante-huitards sont dans la classe politique de droite ! Rien ne sépare, entre autres, Nathalie Kosciusko-Morizet ou Benoist Apparu de Macron, sinon les circonstances qui les ont menés chez Hollande ou dans la sphère chiraquienne. C’est une question de formation : les énarques, les technos et les juristes sont plus ou moins soumis au diktat de Bruxelles et captifs de ce qu’ils appellent la modernité sociétale. La modernité, contrefaçon d’une espérance en l’avenir, est un concept de gauche. »
Les ralliés à Macron, issus de l’UDI ou de LR, sont tous d’ex-juppéistes, d’ex-chiraquiens (période rad-soc 1995-2007), de jeunes loups libéraux des années 80 aujourd’hui attirés par la modernité comme le papillon par l’ampoule. Incapables de vibrer à Conques ou sur le canal du Nivernais, insensibles à l’âme du mont Saint-Michel ou à la poésie de Hugo, ignorants des merveilles de notre culture, ce sont des individus hors-sol, forcés en serre. Eux peuvent dire, à l’instar de Macron, qu’ils ne savent pas ce qu’est la culture française.
Ces gens-là, de droite ? Laissez-moi rire ! Ou plutôt faites-les rire en leur parlant d’attachement charnel à leur patrie, de paysages profondément français, de génie national et d’ambition pour notre pays. Ce sont des gens dits de droite parce qu’ils ne sont pas socialistes, au sens historique du terme. Ils sont avant toute chose libéraux, libertaires et européistes.
Ils étaient de « droite » par opposition à ceux de « gauche » lorsque ce mot avait encore un sens. Ils sont toujours catalogués de « droite » parce qu’ils n’adhèrent pas au PS. En réalité, ils ne sont rien du tout. Et vous les étonneriez en leur demandant pourquoi le politique ne prime plus sur l’économique : tous issus d’un sérail qui les a nourris au jus de la modernité, ils vous répondraient qu’il n’y a pas d’alternative, sans comprendre le sens de votre interrogation. Ces gens-là, de droite ? Mais Chirac lui-même ne l’était plus depuis belle lurette lorsqu’il les a embarqués dans ses cabinets ministériels. Quelles sont leurs convictions ? Quels sont leurs objectifs pour notre pays, leur valeurs – sinon boursières ? Il faut vraiment être atteint de cécité profonde ou souffrir d’un atavisme confinant à l’inconscience pour les qualifier ainsi.
En réalité, ces ralliés, qui ne représentent que la face émergée de l’iceberg, soutiennent Macron parce que Fillon est devenu trop dangereux à leurs yeux. Parce qu’ils craignent de perdre toute influence en se montrant fidèles à un candidat que leur parti a élu. Et surtout parce que Macron est leur candidat naturel : mondialiste, soumis aux institutions de Bruxelles et aux puissances financières, fédéraliste et sans convictions. Avec lui, pas de risque de sortir de ce système qui les conforte dans leur attitude de feuille morte, ballottée au gré des vents contraires. Pas de risque de se heurter au politiquement correct : mais qui, parmi ces gens, penserait même à s’y opposer ? La doxa officielle leur est connaturelle…
Mesdames et Messieurs qui faites enfin de l’UMPS une réalité politique incarnée dans un homme, vous redevenez enfin ce que vous n’avez jamais cessé d’être : des êtres désincarnés pour qui la France ne signifie rien. En Marche et bon débarras !
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