La bulle Macron est là, gonflée à bloc, à l’Élysée, à l’Assemblée. Toujours pas éclatée certes. Mais énorme et visible de loin.
Le chiffre est historique. Du jamais vu à des élections législatives, non seulement depuis 1958, mais depuis que la France organise des élections législatives au suffrage universel direct, en 1848. C’était attendu et une raison a été dite et redite : la lassitude après tant de votes et une campagne interminable de plus d’un an et demi. Soit.
Mais on oublie de dire que le phénomène Macron y est aussi pour beaucoup. C’est une chose de « tuer le match » à son profit, d’éclater et de démobiliser toutes les oppositions éventuelles. Cela donne un Président élu à 66 %, et 400 députés. Carton plein. Gagné.
Mais c’en est une autre de ne parvenir à mobiliser que 42 % de l’électorat. Ce n’est pas ce qu’on appelle une adhésion massive et inconditionnelle à la personne et au programme du nouveau Président… 58 % des Français n’ont pas daigné entrer dans ce jeu, son jeu. Distance, indifférence, scepticisme, méfiance aussi peut-être. Comme une façon de dire : si tu te plantes – et il y a quelque risque -, je n’y serai pour rien. Et alors, je pourrai te présenter sèchement l’addition.
Le grand vide qui apparaît en ce 18 juin caniculaire, ce n’est pas seulement celui de l’opposition, mais aussi celui de la majorité Macron, énorme, mais légère. On avait fini par croire que Macron n’était pas une bulle. La preuve, il est à l’Élysée.
Eh bien si, la bulle Macron est là, gonflée à bloc, à l’Élysée, à l’Assemblée. Toujours pas éclatée, certes. Mais énorme et visible de loin. Et peut-être dangereuse quand elle éclatera.
En tout cas, 58 % des Français ont jugé bon de se tenir à l’écart.
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