Assistants parlementaires MoDem : un témoignage accablant pour Bayrou
VIDÉO. Contacté par Franceinfo, un ancien assistant parlementaire européen du parti centriste affirme avoir été le témoin d'un système d'emplois fictifs.
PAR LE POINT.FR
Modifié le - Publié le | Le Point.fr
« Nous n'avons jamais eu d'emplois fictifs. » François Bayrou l'assure, le MoDem est toujours resté dans les clous concernant le travail de ses assistants parlementaires européens. Reste que des témoignages s'accumulent. Un système d'emplois fictifs aurait même existé, selon la version d'un ancien assistant parlementaire européen du parti centriste, contacté par Franceinfo.
L'homme, qui refuse de dévoiler son identité mais se dit prêt à témoigner devant la justice, a exercé cette fonction entre 2004 et 2009 auprès d'un eurodéputé de l'UDF, l'ancêtre du MoDem. Selon lui, des élus auraient rémunéré des collaborateurs avec des fonds européens, sans jamais avoir travaillé pour l'Europe. Ces petites mains, des communicants, de jeunes militants et quelques cadres, auraient en réalité exercé des fonctions au siège du parti, lui permettant ainsi de faire des économies.
François Bayrou ment
« Les budgets des assistants parlementaires servaient à financer le fonctionnement du parti politique, au moins en partie, explique l'ancien assistant parlementaire. Les temps partiels qui étaient financés par l'Europe servaient les ambitions de François Bayrou. Il s'agissait bien d'emplois à temps partiel fictifs. François Bayrou ment quand il dit le contraire. »
Des eurodéputés qui fermaient les yeux
Dans son témoignage, l'ancien collaborateur de l'UDF évoque aussi les rouages de ce système, ancré dans le fonctionnement du parti. Si bien que les eurodéputés, parfois récalcitrants, fermaient les yeux pour conserver leur investiture. « Les parlementaires, conscients du risque juridique, réclamaient avec beaucoup de difficultés que l'assistant, de temps en temps, se manifeste, transmette une note sommaire sur un sujet ou une petite revue de presse, qui permettrait d'apporter une preuve qu'un travail a bien été effectué, au cas où il y aurait des contrôles », raconte l'ancien assistant parlementaire.
L'enquête de Franceinfo aurait permis d'identifier une dizaine de salariés du MoDem, qui auraient également été rétribués par le Parlement européen au cours de la période 2009-2012. Interrogée par Le Point.fr, Corinne Lepage, ex-eurodéputée, entendue mardi par les enquêteurs de l'office anticorruption, affirme que cette pratique existait depuis 2004.
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