C’est toujours « Plus belle la vie » à l’hôtel de ville de Marseille
Marseille, deuxième ville de France : son Vieux-Port, ses calanques… mais aussi ses quartiers nord, ses malfrats, ses magouilles et son clientélisme. Les siècles passent mais la peste demeure qui ne fait que changer de visage.
Principaux responsables : Gaston Defferre, maire d’août 1944 à novembre 1945, puis de 1953 à sa mort en mai 1986. Puis son successeur Jean-Claude Gaudin, 78 ans aux pâquerettes, qui cumule déjà 122 ans de mandat en tant que maire (élu en 1995) et sénateur, sans compter sa présidence de la région PACA durant onze ans et son actuelle présidence de la métropole d’Aix-Marseille-Provence. Un monsieur qui fut aussi ministre de l’Aménagement du territoire…
Alors que la gauche furibarde – Mélenchon en tête – s’insurge contre le projet d’une éventuelle réduction des effectifs de fonctionnaires, oubliant ceux pléthoriques de la territoriale, on s’aperçoit que c’est toujours « Plus belle la vie » à l’hôtel de ville de Marseille, comme le disait ce vendredi matin Pascal Praud sur RTL. Cela pour les 12.000 fonctionnaires qui y coulent des journées particulièrement tranquilles… Enfin, « quand ils viennent travailler… »
Car les agents marseillais détiennent le record d’absentéisme en France : une moyenne de 37 jours par an et par agent. « Marseille est une caricature que nous, Parisiens, n’oserions exprimer mais que la municipalité dénonce », dit Pascal Praud. Car absents, les agents « ont en outre le droit à une ristourne de 40 heures sur la durée annuelle du travail, ce qui est illégal ». Plus fort encore, « les employés du SAMU social travaillent une semaine sur deux, soit 10 à 12 jours par mois.
L’administration municipale a d’ailleurs déposé une plainte contre X quand elle a découvert cette organisation atypique qui existerait depuis des lustres. »
On rigole. « Bah, on n’y peut rien ! C’est la culture marseillaise… »
Et comme chaque trimestre, ou presque, on va bientôt voir resurgir les tonnes d’ordures sur les trottoirs et les rats qui vont avec, les agents s’accrochant au fameux « fini-parti », une spécialité locale qui les voit déguerpir avant même d’avoir commencé la tournée…
En juillet dernier, le magazine Capital recensait ainsi quelques spécificités culturelles de la cité phocéenne. Celle-ci, instaurée par le maire, notamment : recasant aimablement les élus des précédent mandats restés sur le carreau, il compte 81 personnes qui émargent à son seul cabinet. Une pléthore d’adjoints et de conseillers à plus de 3.000 euros par mois.
Autre vraie spécialité locale, celle-là, dénoncée dans un rapport : on diminue la taille des bateaux ancrés au port. Cela permet d’abaisser le loyer des propriétaires de plusieurs milliers d’euros… lesquels remercient « en revers[ant] en cash une partie de la ristourne ».
La liste est longue, mais le mal est si profond qu’on ne voit guère comment il peut être enrayé. Capital révélait ainsi que, plus dramatique pour les populations que l’absentéisme à l’hôtel de ville, celui du personnel hospitalier bat également des records. En juillet 2016, on établissait que, sur les 12.000 agents hospitaliers, 1.100 manquaient quotidiennement : « Avec presque 30 jours d’arrêt par agent, ce CHU est le champion de France de l’infirmerie buissonnière. »
Mal gérée, gangrenée par la voyoucratie et le clientélisme à tous les étages, la ville pleure misère. Avec 100 % de hausse du taux de la taxe d’habitation en quatre ans, la dette était, en juillet dernier, de 3.653 euros par habitant. Un autre record.
Comme moi, comme vous sans doute, le chroniqueur de RTL était ce matin sans illusions : concernant l’absentéisme à l’hôtel de ville, « le maire de la ville Jean-Claude Gaudin a décidé de sévir… aujourd’hui peut-être, ou alors demain… »
Ou plus sûrement… jamais ?
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