Élection à main
levée du candidat unique Ferrand : Christophe Castaner vous prie de ne
"pas focaliser là-dessus"
Publié à
14h43, le 25 juin 2017 , Modifié à 14h43, le 25
juin 2017
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Sans
surprise, Richard Ferrand a été élu, samedi 24
juin, président du groupe de La République en marche (LREM) à l’Assemblée
nationale. Sans surprise, parce qu’il était le seul et l’unique candidat. Seuls
deux députés (sur 308) ont osé s’abstenir, quand les 306 autres ont voté pour
l’éphémère ministre de la Cohésion des territoires. Ce faible nombre d’opposants peut s’expliquer par les
conditions du vote : à main levée. Un facteur auquel il
faut ajouter la mise à l’écart
des journalistes pendant le séminaire d’intégration
des nouveaux députés.
La
pratique du vote à main levée ne choque absolument pas Christophe Castaner. Invité
du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI dimanche, le porte-parole du gouvernement a
d’abord expliqué que c’était la tradition et que d’ailleurs, ça aurait pu être
pire :
Vous savez, depuis longtemps, peut-être que ça va me mettre un
coup de vieux, quand il y a une candidature unique à un poste parce
que personne ne pense légitime de se présenter contre lui, de le contester, bah
on fait un vote à main levée. On a enregistré les
abstentions. Vous savez, je peux même vous dire, on peut ruser : on peut dire
'Qui est contre ?', personne ne lève la main, [on décrète] 'unanimité' et c’est
réglé. Là, ils ont fait voter. Il y a deux personnes qui se sont abstenues.
Mais tout de même, le résultat n’aurait-il pas été différent si
le vote s’était déroulé à bulletin secret ? "Peut-être", concède
Christophe Castaner. "Mais on ne fait pas, ça fait partie de nos usages,
de vote à bulletin secret quand vous avez un seul candidat parce que vous avez
308 personnes qui vont aller voter et que vous passez la journée à
dépouiller", avance-t-il. Quand on lui fait remarquer que Marc Fesneau,
candidat unique, vient d’être élu président du groupe MoDem à l’issue d’un vote
à bulletin secret, Christophe Castaner répond :
Peut-être que du coup, on aurait pu le faire. Mais je suis
convaincu que ça n’aurait pas changé
grand-chose. Il faut pas focaliser là-dessus.
Il ose :
On aurait même pu ne pas faire voter pour Richard Ferrand
tant les applaudissements et les
acclamations du fait qu’on était fiers, qu’ils étaient fiers qu’il soit le
président de leur groupe, auraient suffi.
Va-t-il aller jusqu’à proposer que l’élection d’un président de
groupe se fasse à l’applaudimètre ?
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