Affaire du MoDem : nouveau témoignage accablant contre Bayrou
/ Vendredi 23 juin 2017 à 08:17
Enquête. Selon un nouveau témoignage d’ancien assistant parlementaire révélé ce vendredi par France Info, les pratiques d’emplois fictifs au MoDem étaient monnaie courante depuis 2004.
Ça se complique sérieusement pour François Bayrou. Forcé de quitter son poste de garde des Sceaux alors que les soupçons d’emplois fictifs au MoDem se font de plus en plus forts, François Bayrou est à nouveau accusé ce vendredi 22 juin, au travers du témoignage d’un ancien assistant parlementaire européen révélé par France Info. L’homme, qui a préféré rester anonyme, affirme avoir été témoin de ce système d’emplois fictifs entre 2004 et 2009.
Tromper les contrôles
“Nous n’avons jamais eu d’emplois fictifs”, a déclaré François Bayrou ce 21 juin, lors d’une conférence de presse tenue à la suite de sa sortie du gouvernement Philippe. Une affirmation bien mise à mal ce vendredi, alors que France Info révèle le témoignage accablant d’un ancien assistant parlementaire européen, en poste de 2004 à 2009. Selon lui, des eurodéputés MoDem auraient injustement rémunéré leurs assistants avec des fonds européens. Lui-même aurait été prié par son eurodéputé de réclamer des preuves de travail à l’un de ses collègues, qu’il n’avait pourtant jamais croisé.
“J'ai vu que des parlementaires, à plusieurs, finançaient des temps partiels d'assistants parlementaires qui ne fournissaient aucun travail pour le député, explique-t-il. Les parlementaires, conscients du risque juridique, réclamaient avec beaucoup de difficultés que l'assistant, de temps en temps, se manifeste, transmette une note sommaire sur un sujet ou une petite revue de presse, qui permettrait d'apporter une preuve qu'un travail a bien été effectué, au cas où il y aurait des contrôles”.
“Bayrou ment”
Les bénéficiaires de ces rémunérations européennes étaient des assistants “locaux”, des communicants, des jeunes militants ou encore des cadres du MoDem. Une pratique connue de tous au sein du parti, bien qu’illégale. “Les budgets des assistants parlementaires servaient à financer le fonctionnement du parti politique, au moins en partie. Les temps partiels qui étaient financés par l'Europe servaient les ambitions de François Bayrou ”, assène-t-il. Et de conclure : “Il s'agissait bien d'emplois à temps partiel fictifs. François Bayrou ment quand il dit le contraire... ”.
L’enquête menée par France Info pourrait donc bien prendre une nouvelle ampleur, alors que seule la période 2009-2012 était passée au crible dans le cadre de l’affaire du MoDem. Selon ce nouveau témoin, ces pratiques existaient donc bel et bien depuis 2004, année de son entrée en fonctions. Pour le député Les Centristes Charles de Courson, contacté par France Info, tout cela n’est pas nouveau. “On ne va pas faire semblant : on ne découvre rien du tout ! […] Il suffit de faire un petit contrat à temps très partiel avec le parti et de faire payer le reste par le Parlement européen. Il y a d’autres courants politiques concernés”, assure-t-il. L’affaire du MoDem semble réserver encore son lot de surprises.
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