Un jour ou l’autre – mais cela arrive toujours -, la vérité rattrape l’artifice.
Les journalistes ont vite fait de qualifier le FN et LFI d’« extrémistes ». Certains, même, affirment (ce que personne ne leur demande) qu’il ne faut pas (en dépit de l’énorme anomie élective qui traduit la fin de la démocratie) modifier le système électoral en faveur de la proportionnelle, car « ce serait donner trop de poids au FN ». Et personne ne semble s’étonner ni de ces graves erreurs ni de ces sévères atteintes à la démocratie…
Il y a lieu de rectifier ces fautes lourdes (on dirait fake news). Car la manipulation qui vient de réussir – avant tout grâce aux trahisons historiques de Fillon et de l’ex-UMP – porte aux affaires un système qui cristallise « LE » système en une concrétion encore plus dure.
Certes, le programme de Macron a été soigneusement masqué. Pour les meetings, on restait dans un télévangélisme flou, parfois grotesque, évitant systématiquement de parler de ce qui pourrait fâcher. À lire les tracts standards de la campagne législative, on croit deviner que EM est en faveur de tout ce qui est bien, mais pas pour ce qui est mal… Pour l’éducation (en particulier apprendre à lire et écrire : bravo !). Pour la culture (excellent). Pour la sécurité (merci). Pour la solidarité (très bien). Pour la qualité de vie (aah…).
Pour l’économie (tiens ?). Du travail de communicant primaire. D’ailleurs, Macron nous l’avait dit : « Le programme n’est pas très important. » Un extrémisme de la non-programmation.
Mais il y a d’autres dimensions extrémistes chez Macron : extrémisme en matière politique lorsqu’il annonce qu’il s’affranchira du Parlement et va gouverner – notamment en matière sociale et économique – par ordonnances, alors qu’il représente moins de 15 % des Français.
Extrémisme en matière sociale avec la CSG infligée aux retraites déjà laminées par Fillon (désindexation), la casse du droit du travail et le maintien des systèmes odieux des travailleurs migrants et de l’ubérisation partout.
Extrémisme en matière européenne, puisque Macron s’alignera sur l’Allemagne et sur la Commission de Bruxelles. Il faut lire, à ce sujet, les instructions autoritaires données par Bruxelles à la nation française. Mais oui (recommandation du Conseil du 22 mai 2017) !
Extrémisme financier, encore, car le golden boy de Rothschild, proche de Patrick Drahi, du MEDEF, des laboratoires Servier, continuera à favoriser les ventes par appartements de l’économie française : après Technip, Alstom Énergie, Baccarat, le port du Havre, des terres dans le Berry, les châteaux de Bordeaux, la construction navale, deux ou trois aéroports, etc. Que vendra-t-on encore ? Airbus ? C’est déjà en cours. Peugeot ? SNCF ? Versailles ?
Extrémisme, toujours, contre l’essence culturelle française, puisque celui qui est allé accuser, à Alger, notre pays de crime contre l’humanité y a déjà annoncé son intérêt pour un surcroît d’immigration…
Enfin, on insistera sur le caractère inepte des calculs qui promettent une issue économique favorable pour la France : la règle comptable étriquée et anti-économique des 3 % (du PIB) de déficit budgétaire toléré table sur un PIB en augmentation. Or, ce n’est pas le cas : notre outil industriel et agricole étant très endommagé, notre PIB ne croît plus. Et ce, pour longtemps, aussi longtemps que le tissu productif français n’aura pas été reconstitué… si c’est encore possible… En réalité, le PIB par habitant est revenu au niveau de 2005 en euros constants. Et, en fait, bien plus bas car les prix ont beaucoup augmenté depuis 2005.
Un jour ou l’autre – mais cela arrive toujours -, la vérité rattrape l’artifice. Le système, alors, explosera. Les plus vulnérables d’entre nous seront victimes des prédateurs cupides, indûment enrichis sans avoir apporté quoi que ce soit à l’humanité laborieuse.
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