vendredi 30 juin 2017

Nuit de chaos et guerre des postes à l'Assemblée nationale


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La bataille des postes a fait rage à l'Assemblée nationale dans la nuit de mercredi à jeudi. Les Républicains ont fini par boycotter le bureau du palais Bourbon.

Rarement une rentrée parlementaire n'aura été aussi animée dans l'hémicycle sur fond d'attribution des postes-clefs au palais Bourbon. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les élus des différents groupes politiques -ils sont 7, un record sous la 5e République- ont tour à tour protesté, dénoncé un "déni de démocratie" et interpellé leurs adversaires à l'Assemblée. L'Express rembobine le fil de la nuit. 

Acte I. Solère se fait élire questeur

C'est l'élection qui a mis le feu aux poudres. Mercredi soir, le député LR Thierry Solère, inscrit au sein des Constructifs pro-Macron à l'Assemblée, s'est fait élire comme un des trois questeurs du palais Bourbon. Un poste hautement rémunérateur et stratégique, puisque les questeurs sont en charge de la gestion des services financiers de l'Assemblée notamment; par tradition, deux postes sont attribués à la majorité et le troisième à l'opposition.  
Sauf que. A l'issue d'une vote, l'opposition LR s'est faite chiper la place. Eric Ciotti, candidat du groupe, a été sèchement battu ce qui a provoqué la colère de Christian Jacob, le président de groupe qui a réclamé à ce que "les droits de l'opposition soient respectés". 

Acte II. Jacob menace de boycotter le bureau de l'assemblée

Après une interruption de séance, la reprise est houleuse. Remonté, Christian Jacob annonce alors que son groupe, composé d'une centaine de députés, a décidé "à l'unanimité" de boycotter le bureau de l'Assemblée, soit la plus haute autorité collégiale du palais Bourbon, composée de 22 membres: le président, les six vice-présidents, les trois questeurs et les douze secrétaires. Après quelques vifs échanges et beaucoup de brouhaha, la séance est suspendue. Près de trois heures. 

Acte III. LR retire leurs candidats à la vice-présidence

Le groupe LR met sa menace à exécution et retire ses candidats de la vice-présidence. Le groupe La République en marche en profite pour présenter cinq, son allié du Modem, un seul. La majorité parlementaire tente donc d'obtenir tous les postes de vice-présidents. Et y parviendra. Plus tard dans la soirée seront élus: Carole Bureau-Bonnard (LREM), Hugues Renson (LREM), Danielle Brulebois (LREM), Sacha Houlié (LREM), Cendra Motin (LREM) et Sylvain Waserman (MoDem). 

Acte IV. Bazar généralisé

Forcément, la manoeuvre ne passe pas parmi les groupes d'opposition de droite comme de gauche. Le député des Constructifs Yves Jégo menace alors de déposer un recours. Jean Lassalle tente un coup de théâtre en se présentant au poste de vice-président, les socialistes et les "insoumis" râlent, la droite partagée entre LR et les Constructifs se déchirent et les communistes, emmenés par André Chassaigne, montent au créneau à leur tour, et égratigne vertement le président de LREM. Le bazar est généralisé, la séance est alors une nouvelle fois suspendue 

Acte V. Les vice-présidents sont élus

A 00h30, le président de l'Assemblée annonce les résultats du scrutin concernant la vice-présidence. Les 6 postes reviennent à la majorité alors que sous la précédente législature, comme le rappelle LCP, deux postes étaient occupés par l'opposition. 
Une situation qui n'est pas figée jure Richard Ferrand, le président du groupe La république en marche, si Les Républicains acceptaient de revenir siéger au bureau de l'Assemblée nationale. 


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