Lina Murr Nehmé, franco-libanaise : « Nous vivons la troisième vague islamiste de l’histoire »
Lina Murr Nehmé, franco-libanaise, est professeur à l’Université Libanaise à Beyrouth. Elle est spécialiste de l’Islam, historienne et politologue. Durant 36 ans, elle a fait des recherches intensives au sujet des guerres contemporaines du Moyen-Orient, des mouvements terroristes, de leurs motivations, de leurs textes de référence, de leurs idées, de leurs actions, et aussi de leurs racines historiques: le Moyen Age, la Renaissance, etc. Le résultat: des ouvrages qui démolissent des idées reçues, notamment: 1453, Mahomet II impose le schisme orthodoxe.
En 2014, pour défendre des jeunes menacés de prison parce qu’ils avaient brûlé le drapeau de Daech, elle a brûlé le même drapeau et a mis sa photo sur les réseaux sociaux, déclenchant une épidémie de brûlage de ce drapeau chez les jeunes dans tout le Moyen-Orient. A ce jour, elle demeure la seule personnalité publique à avoir fait cela.
En septembre 2015, elle a publié aux éditions Salvator un ouvrage choc intitulé « Fatwas et caricatures, la stratégie de l’islamisme », dans lequel elle révèle le véritable enseignement dispensé par les islamistes en France, en Belgique, en Angleterre, en Allemagne. Des islamistes y compris dits « modérés » comme Tariq Ramadan et ses amis Frères musulmans. Dans l’ouvrage, elle retrace le renouveau de l’islamisation depuis quelques décennies, depuis la fatwa de l’imam Khomeiny contre Salman Rushdie en 1989 notamment. Elle a effectué un travail important de recherche sur ces fatwas, ces prêches, ces sermons qui ont amené à la montée de l’islamisme dans nos pays. Elle les dévoile dans son livre, ce qui lui vaut bien entendu des menaces de la part des fous d’Allah.
Nous l’avons interrogée, sur son ouvrage, sur le monde musulman aujourd’hui, sur sa vision de l’Islam, de l’islamisme. Ses propos tranchent avec le politiquement correct en vigueur dans nos pays. Attention, entretien décapant !
Breizh-info.com : Depuis 1989 et la fatwa contre Salman Rushdie, comment expliquez vous cette montée impressionnante de l’islamisme à travers le monde ?
Lina Murr Nehmé :
Pour comprendre cela, il faut jeter un coup d’œil aux deux autres grandes vagues d’islamisme dans l’histoire. La première est la vague islamiste d’origine arabe, qui a abouti à l’occupation, puis l’islamisation, à moyen et long terme, du Moyen-Orient.
La seconde est la vague islamiste turque, qui a atteint son apogée avec l’invasion de Constantinople et la transformation de la capitale de la chrétienté d’Orient, en capitale de l’islam. Elle a abouti à parachever l’islamisation du Moyen Orient et de l’Europe orientale et même centrale.
La troisième vague est la vague islamiste moderne.
Toujours, la montée de l’islamisme va de pair avec les victoires militaires. Elles procurent au vainqueur l’argent et les richesses qui lui permettront d’acheter les loyautés dans les pays qu’il convoite. La méthode du bakchich a toujours été utilisée par les Arabes, puis par les Turcs, et quand le bakchich est très élevé, il obtient plus de résultats que les guerres et à bien moindre prix. Les victoires militaires procurent également à l’envahisseur un réservoir inépuisable de combattants qu’il achète justement avec de l’argent. Les victoires militaires, également, enthousiasment un certain public et démoralisent les cibles potentielles. En apprenant les massacres des Arabes — puis des Turcs — et leur vente des femmes et enfants en esclavage, beaucoup de villes préféraient se rendre à l’assaillant sans s’être défendues pour éviter ce sort.
Aujourd’hui, le terrorisme joue le même rôle. Il est perçu comme une série de victoires que justifient, aux yeux des masses, les crimes des Occidentaux — crimes vrais ou faux. Sur ce plan, la guerre du Liban a été le plus grand facteur de propagation de l’islamisme. Les Palestiniens, à l’époque, étaient plutôt à gauche, car c’était la mode. Ils ne se réclamaient officiellement pas de la religion. Mais à partir de la révolution iranienne, la rivalité sunnites-chiites a joué : les Frères Musulmans ont commencé à exiger que les femmes soient voilées. En Egypte, ils devenaient de plus en plus envahissants et violaient la loi en construisant des milliers de mosquées partout, même dans les jardins publics, utilisant des haut-parleurs pour diffuser leur doctrine dans la rue, dans les arrêts de bus, harcelant les citoyens dans les cafés, dans les transports en commun, même. A l’université, ils exigeaient l’arrêt des cours à l’heure de la prière, ils interdisaient les fêtes, etc. En toute illégalité. Et comme les Frères Musulmans par-delà les frontières sont comme des vases communicants, on a vu les Frères musulmans des autres pays commencer à faire une guerre psychologique comme en Egypte (mais à moindre degré bien sûr).
L’Organisation des Frères Musulmans, implantée en Europe par Saïd Ramadan (le père de Tariq Ramadan) a commencé à faire porter le voile aux femmes et même aux petites écolières, et ce fut l’affaire du voile en France. Cette affaire a beaucoup aidé à faire monter l’islamisme, car elle était présentée par la propagande comme étant une injustice envers les musulmans. En même temps, elle a fait de la publicité aux livres et aux conférences islamistes qui répandaient l’idée que les musulmans étaient la race supérieure et qu’ils ne pouvaient être gouvernés par des mécréants, etc. Tout cela n’a fait que grossir d’année en année. Sur ce plan, les masses musulmanes sont davantage des victimes que des bourreaux. On ne le voit pas en Occident parce que la solidarité familiale ou religieuse interdit de révéler les contraintes. Mais on le voit très bien en Orient, dans tous les pays qui ont été gouvernés par les Frères Musulmans ou par les organisations dérivées, comme Daech et Nosra.
Plus tard, la chute des tours jumelles de New York a poussé les musulmans à se moquer des Occidentaux et à les mépriser. Elle a été comme du pétrole jeté sur le feu. L’attentat terroriste est tellement publicisé qu’il est en soi un instrument de propagande. C’est même sa principale raison d’être.
La politique occidentale en Orient a également joué un grand rôle dans la montée de l’islamisme, dans la mesure où les Anglais ont, au XIXe siècle, empêché la chute de l’Etat Islamique (califat) de l’époque, qui était ottoman. Ils lui ont même livré le Liban, la Syrie, l’Irak et la Palestine. Ils ont ensuite, durant la Première guerre mondiale, fait la même chose avec les Arabes. Ils ont directement provoqué l’actuelle vague islamiste arabe, dans le but de briser l’empire ottoman. Ils croyaient qu’ils seraient les maîtres du Moyen-Orient s’ils fabriquaient un nouveau calife, arabe, qu’ils tiendraient par l’or. Enfin, ils ont accepté de reconnaître les Saoud après que ceux-ci aient massacré des centaines de milliers d’Arabes, presque tous musulmans. J’ai décrit le rôle des Britanniques dans les origines de la montée de l’islamisme moderne dans un livre intitulé « Quand les Anglais livraient l’Irak et le Levant à l’Etat Islamique », qui sortira en août chez Salvator.
Breizh-info.com : Comment l’Europe a-t-elle pu laisser ses villes devenir la proie des islamistes, en ce début du 21ème siècle ? Comment des pays qui ont mis des siècles à vaincre l’inquisition catholique se sont ils prosternés face à l’islam en quelques années ?
Lina Murr Nehmé : L’Inquisition catholique était certainement une aberration au temps de Philippe II d’Espagne, qui faisait brûler les sorcières alors qu’il honorait les dieux de ces sorcières en tapissant ses salons et son cabinet, de leurs portraits. Il ne faut en effet pas oublier que ces sorciers et sorcières n’étaient que les successeurs de prêtres et prêtresses des temps païens, qui continuaient, dans le souterrain, à offrir leurs sacrifices à Baal ou Asmodée, Asheroth ou Astarté (la Magna Mater), ou Diane, ou d’autres encore…
La même chose arrive aujourd’hui à l’échelle internationale : la politique occidentale s’acharne contre les petits terroristes, et ne touche pas aux grands qui les financent, car c’est dans son intérêt ! On sait que la majorité écrasante des terroristes du 11 Septembre étaient des Saoudiens, et que le rapport de la commission d’enquête sur ces attentats, dénonce clairement l’Arabie Saoudite.
Et pourtant, depuis plus de quinze ans, l’Etat américain protège les assassins en refusant de dévoiler 28 pages de ce rapport ! C’est vrai que le président Obama parle maintenant de rendre ces 28 pages publiques, mais après quoi? Après que l’Arabie Saoudite ait perdu une grande partie de ses moyens financiers, au point qu’elle a été obligée de diminuer les bourses qu’elle offre à ses ressortissants étudiants à l’étranger ! Or c’est l’Arabie qui se vante d’avoir, durant des décennies, dépensé des milliards et des milliards d’euros pour répandre sa façon de voir l’islam dans le monde. J’ai consacré plusieurs chapitres de Fatwas et Caricatures (Salvator, 2016) à décrire cette stratégie et ses effets, à cause, notamment, du contenu de la littérature que l’Arabie — et maintenant le Qatar — propagent en Occident.
Breizh-info.com : Les gouvernements occidentaux ne se focalisent-ils pas trop sur le terrorisme et pas assez sur la montée, plus pernicieuse, de l’islam politique et totalitaire, sous l’influence notamment des frères musulmans ? Le Salafisme n’est-il pas finalement plus dangereux que les actes de quelques illuminés se revendiquant d’al Qaida ou de Daesh ?
Lina Murr Nehmé : Absolument. Les terroristes sont souvent des victimes. On leur a lavé le cerveau, ils sont convaincus qu’ils vont coucher avec des vierges au paradis, dès le moment où ils mourront.
Les gouvernements occidentaux les emploient comme boucs émissaires pour cacher la responsabilité de ceux qui sont derrière leur radicalisation. Ils ont leurs services de renseignement. Les documents déclassifiés ou ceux publiés par Wikileaks (et dont ces gouvernements n’ont pas nié l’authenticité) prouvent que ces services font bien leur travail, et que les gouvernements en question sont parfaitement informés de la réalité sur le terrain. Mais ils veulent gagner les élections. Ils savent que s’ils sévissaient avec les Etats qui financent la propagande salafiste en Occident, ceux-ci pourraient faire un nouvel embargo pétrolier.
Or ils veulent vendre à ces Etats des avions, des armes et des contrats faramineux. En fait, l’argent payé par l’Occident sert ainsi, de façon presque directe, à tuer l’Occident. La baisse du prix du pétrole va limiter les dépenses saoudiennes, voire même les dépenses qataris. Mais le mal est fait : les idées financées par l’Arabie Saoudite durant des décennies ont germé en Occident, elles s’y sont implantées et elles n’ont plus besoin d’apport étranger pour se perpétuer.
Maintenant, c’est en Europe même que sont publiés les livres qui plantent dans la tête des jeunes l’idée qu’ils sont une race supérieure, qu’ils doivent tuer les musulmans qui ne pensent pas comme eux, ou qui ne font pas leurs prières, et soumettre les chrétiens et les juifs, et qu’ils peuvent coucher avec les captives de guerre (du viol car elles ne seront pas consentantes), etc.
Il y a aussi la pression collective qui influe et provoque des conversions — conversions qui sont exploitées à outrance par la propagande.
La seule chose qui peut sauver encore l’Occident est de regarder la réalité en face.
Breizh-info.com : Diriez vous, comme Majid Oukacha, auteur de « il était une foi l’islam », que cette religion porte en elle, dès l’origine, une violence vis à vis de tout ce qui ne fait pas partie de l’oumma ?
Lina Murr Nehmé :
Je respecte le courage de Magid Oukacha, et j’espère que cela ne se retournera pas contre lui. Mais je laisse Mahomet lui-même répondre à votre question : il affirmait avec fierté qu’il répandait la terreur à un mois de distance. Donc effectivement, le problème a existé dès le début. Les textes le disent, même si les politiciens occidentaux le nient.
Je trouve inouïe l’outrecuidance de prédicateurs comme Tariq Ramadan, Tariq Oubrou, Dalil Boubakeur et d’autres. Ils connaissent ces choses, mais en public, ils les nient, tout en envoyant les gens lire les livres qui les contiennent.
C’est pourquoi les fidèles qui leur obéissent deviennent violents. Sur ce plan, les gens de Daech et d’Al-Qaïda sont bien plus honnêtes, car ils ne trompent pas les musulmans de bonne foi qui haïssent le vol, le meurtre, le viol. Au contraire, ils provoquent chez eux une réaction de rejet. C’est pourquoi la majorité des musulmans du Moyen-Orient, comme je l’ai dit, haïssent Daech. Au contraire, la majorité des musulmans occidentaux très jeunes, qui sont, eux, soumis à l’influence de Tariq Ramadan, Tariq Oubrou, Dalil Boubakeur et les autres, aiment Daech.
Breizh-info.com : En Europe, ceux qui s’opposent à l’islamisme et à l’influence salafiste sont très souvent considérés comme étant « d’extrême droite ». Comment l’expliquez-vous ? On a l’impression aujourd’hui que les premiers opposants les plus écoutés à l’islamisme totalitaire sont finalement des personnes issues du monde musulman ?
Lina Murr Nehmé :
Personnellement, je ne comprends pas cette affaire de droit du sol donné à des gens, non parce qu’ils aiment la France, mais parce qu’ils sont nés en France; et qui sont nés en France parce que leurs parents sont venus pour avoir du travail et des allocations familiales et de la médecine gratuite, ou encore, sont des immigrés illégaux.
Je rappelle les files de 200 mètres de long devant certaines préfectures quand Mitterrand avait légalisé, d’un coup, la situation de tous ceux qui étaient entrés illégalement en France. Eh ! bien, les enfants de ces mêmes immigrés sont nés français, et ce sont souvent eux qui crient le plus — comme leurs parents criaient quand ils étaient sans papiers, comme si c’était leur dû de voir les Français violer leurs lois en leur faveur. Lors d’un sit-in qu’ils avaient fait dans une des grandes églises de Paris, un vieux monsieur avait demandé à un des Africains entrés illégalement en France et protestant par l’occupation de l’église, pourquoi il n’allait pas faire le sit-in dans la mosquée. L’Africain avait protesté : « Mais la mosquée est sacrée ! »
Comme la gauche a pratiqué cette politique, ceux qui la critiquaient étaient traités d’extrême-droite, même quand ils étaient de gauche. Cela avait d’ailleurs commencé avec le passage à droite de l’électorat traditionnellement gauchiste — les ouvriers et les pauvres en général. Ils étaient « bien » quand ils étaient à gauche, ils sont devenus « mauvais » quand ils sont passés à droite. Pourtant, ils sont toujours pauvres, ils sont toujours les mêmes. Seulement, la couleur des politiciens contre lesquels ils protestent, a changé.
On oublie que le Français est aussi un être humain, et que ce sont les Français pauvres qui subissent le racisme des musulmans salafisés dans les banlieues. C’est la raison pour laquelle la plupart des ouvriers français de souche votent Le Pen ou Les Républicains. Ceux qui votent maintenant à gauche, ce sont généralement les immigrés et les riches, les intellectuels, etc. Ces derniers ont beau jeu accabler des ouvriers parce qu’ils expriment leur souffrance avec des manifestations ou des bulletins de vote. Ils ne vivent pas avec eux, pour savoir ce que c’est que de souffrir du racisme. Il y aurait beaucoup moins de racisme si tout le monde osait présenter le problème tel qu’il est et disait : « Européens, cessez de donner un droit au sol et des aides sociales aux étrangers! C’est injuste envers le tiers-monde! Cela crée chez l’homme du tiers-monde la haine de son pays et le désir de ne plus le servir et d’aller vivre en Europe où il sera malheureux comme un chien! Ou bien il y deviendra terroriste! S’il n’est pas mort en route!”
Pauvres gens! Pauvres familles!
Il faut commencer à réaliser que le problème de l’immigration, en France et en Europe,
est un problème de droits de l’homme, à la fois du côté des étrangers et du côté des Européens. Ce n’est pas de la charité d’accueillir plus de gens que le pays ne le peut, car aucun peuple n’est parfait. Des frictions vont donc obligatoirement se produire. Et ce n’est pas de la charité de mieux traiter les étrangers que les Français pauvres. Il faut que tous soient bien traités, et pour cela, il ne faut pas dépasser la capacité d’accueil du pays. Et il faudrait que les politiciens cessent de traiter un problème humain grave comme une affaire qui peut leur procurer des voix aux élections, soit qu’ils la défendent, soit qu’ils la combattent. Pire : il leur arrive de modifier leur discours à ce sujet en fonction des sondages.
En même temps, il ne faut pas oublier que les enfants d’immigrés ont un réel problème humain, car ils ne se sentent chez eux nulle part. Si la droite prenait la peine de penser à ces jeunes, elle serait plus convaincante dans sa lutte contre l’immigration. C’est un crime d’avoir légalisé tant de sans-papiers et accordé le droit du sol aux enfants — comme si c’était vraiment un droit.
Taxer d’extrême-droite ceux qui veulent défendre le pays (même s’ils disent qu’il faut aimer ses ennemis) est par ailleurs une stratégie qui paie politiquement. Le fantôme d’Hitler plane et tous ont peur d’être identifiés à lui.
Mais s’ils traitent ainsi les chrétiens, ils ne peuvent pas parler ainsi aux musulmans. Vous avez donné l’exemple de Majid Oukacha, mais il y en a d’autres : Mohamed Sifaoui, Wafa Sultan, Taha Hussein, Abdelwahab Meddeb, Farag Foda, et tant d’autres…
Breizh-info.com : Quel est le rôle de la Turquie dans la propagation de l’Islam totalitaire en Europe ? Du Qatar ? De l’Arabie Saoudite ?
Lina Murr Nehmé : La Turquie rêve de reconstituer l’empire ottoman. C’est aussi simple que cela. Erdogan veut effacer le rôle d’Atatürk et son influence en Turquie. Il a changé la Constitution. Il a tranformé en mosquées des églises-musées très importantes dans l’histoire chrétienne, appelées Sainte-Sophie, alors que ce n’était pas nécessaire. Elles sont donc restées vides. Cela, probablement, pour préparer l’opinion à la transformation de Sainte-Sophie de Constantinople en mosquée.
Quant à l’Arabie Saoudite, son rôle est financier : elle finance de la propagande, et elle finance des propagandistes. Les pirates du 11 septembre étaient pour la plupart des Saoudiens, ou des islamistes qui ont subi la propagande saoudienne en Occident. Un des exemples que je connais le mieux est celui du pirate de l’air Ziad Jarrah, le seul Libanais du groupe des pirates du 11 septembre. Il avait été éduqué dans une école de religieuses à Beyrouth. Il s’est radicalisé en Allemagne, où le père de Tariq Ramadan avait fondé une mosquée et un centre islamique qui a été très actif avant le 11 septembre, et qui a joué un rôle important dans la radicalisation d’une partie des terroristes en question.
Breizh-info.com : L’Europe pourrait-t-elle selon vous, dans les années à venir, de devenir « Dar al Islam », une terre d’Islam comme l’ont déjà annoncé certains leaders Musulmans, Erdogan notamment ?
Lina Murr Nehmé : C’est ce qu’ils voudraient. J’écris mes derniers livres justement pour empêcher cela en éveillant les consciences. Je pense qu’il y a un grand danger, mais je pense aussi que tous ces crimes, s’ils radicalisent les nouvelles générations musulmanes en Occident (parce qu’elles sont déracinées), a l’effet contraire en Orient : il dégoûte la majorité des musulmans, et ils ont à ce sujet une réaction très saine. Le même phénomène se produirait probablement si ces musulmans occidentaux pro-Daech étaient un jour occupés par Daech ou par une de ses sœurs jumelles.
Breizh-info.com : Que faire alors, pour demain ?
Lina Murr Nehmé : Il faut absolument essayer de préserver la cohésion nationale. Il y a des musulmans français qui aiment la France ; ceux-là, il faut les chérir, il ne faut pas les faire souffrir du racisme. En général, et dans la mesure où le problème a été généré par la haine et l’égoïsme, il n’est possible de le vaincre qu’avec les armes contraires : l’amour. Il faut lutter pour empêcher l’immigration, la stopper totalement, et priver de la nationalité française ceux qui n’aiment pas la France. Il faut les renvoyer à leurs pays d’origine, même s’ils n’en parlent pas la langue. Mais il ne faut pas les haïr comme c’est le cas. Il faut leur faire comprendre, tout simplement, que ce sont des fiançailles qui n’ont pas réussi : on n’est pas obligés de les épouser et de faire leur malheur et le nôtre. Les aimer, c’est aussi avoir la lucidité de faire cela.
Propos recueillis par Yann Vallerie, pour breizh-info.com
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