Un député LR devant la justice sur une plainte de Salah Abdeslam
- Avec AFP
© Police Nationale
Salah Abdeslam, membre présumé du commando responsable des attentats du 13 novembre 2015 à Paris
Le terroriste présumé reproche au député d'avoir porté atteinte à sa «vie privée» pour avoir décrit avec précision la façon dont il vivait à la prison de Fleury-Mérogis à des journalistes.
Salah Abdeslam, le dernier survivant du commando responsable des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, attaque le député LR fraîchement réélu Thierry Solère devant le tribunal de Nanterre le 21 juin pour atteinte à sa vie privée. Le terroriste présumé reproche au parlementaire d'avoir décrit ses conditions de détention à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) dans le Journal du dimanche.Le 29 juin 2016, le député Thierry Solère, utilisant son droit parlementaire à visiter les prisons, s'était rendu en compagnie de deux journalistes du JDD à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis où Salah Abdeslam est détenu à l'isolement depuis son extradition de Belgique, en avril 2016. Les journalistes n'avaient pas pu accéder à la salle de vidéosurveillance du détenu, mais le député leur avait décrit précisément ce qu'il avait vu, du brossage de dents à la prière.
«Il était en survêtement et tee-shirt sombre, cela fait une semaine qu'il ne porte plus la djellaba, et il a noué autour de sa taille une veste, avant de se mettre à genou, tourné vers l’Est… Une longue prière», avait-il ainsi déclaré aux journalistes.
Une atteinte à sa «vie privée»
Thierry Solère avait interpellé le garde des Sceaux, à l'époque Jean-Jacques Urvoas, affirmant que Salah Abdeslam bénéficiait d'une «salle de sport» exclusive en référence à une cellule avec un rameur dans lequel le détenu est autorisé à faire de l'exercice.Maître Frank Berton, l'avocat du terroriste présumé, avait dénoncé dans une lettre au ministre le comportement du député, «comme s'il s'était promené au zoo de Vincennes» et avait demandé à la justice administrative de suspendre en urgence la vidéosurveillance de son client au nom de sa «vie privée». Cette requête a été refusée en juillet par le tribunal administratif puis par le Conseil d'Etat. Salah Abdeslam avait de son côté attaqué Thierry Solère au civil, lui demandant un euro de dommages et intérêts pour atteinte au droit au respect de sa vie privée.
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