dimanche 2 avril 2017

Qui est Malika Sorel, la femme qu'on voit tout le temps derrière François Fillon ?




Journaliste Figaro
31 mars.
L'essayiste, auteur de Décomposition française et ancienne membre du Haut conseil à l'Intégration, est connue pour ses positions très fermes sur l'immigration et la laïcité.
Sous la pluie battante du Trocadéro, au plus fort de la tempête médiatique, sa silhouette fluette se tenait à la droite de François Fillon, dans le rang des fidèles parmi les fidèles, seule non-politique aux côtés de Valérie Boyer, François Baroin et Luc Chatel. On la retrouvera en tailleur rouge, derrière le candidat de la droite lors du débat du 20 mars. L'essayiste Malika Sorel est devenue la nouvelle apôtre infatigable du fillonisme et un atout de taille dans la débandade généralisée autour du candidat.
Selon Le Point, le candidat de la droite et l'intello s'échangent de nombreux SMS, et celle-ci le bombarde de notes sur «l'école, l'intégration et la défense». C'est lui qui a tenu à ce qu'elle soit présente au Trocadéro et sur TF1, au grand étonnement de son équipe. «Qui est cette dame qu'on installe toujours à côté de moi?», s'est ainsi demandé François Baroin, selon des propos rapportés dans Le Point. «Je ne me bats pas pour être sur la photo, j'ai toujours travaillé sur le fond, dans l'ombre. Mais il m'a demandé et j'ai dit oui», confirme l'intéressée, contactée par Le Figaro. «Fillon ne m'a pas choisie pour sacrifier au dogme diversitaire. Il m'a choisie pour mes compétences», dit-elle rappelant qu'elle siégé au Conseil d'administration de Géostratégies 2000 avec des hauts gradés de la Défense.
« C'est à mes yeux l'élection de la dernière chance et je crois qu'il n'y a que François Fillon qui puisse incarner le droit à la continuité historique du peuple français.»
Malika Sorel
Elle assume son soutien au candidat de la droite. « C'est à mes yeux l'élection de la dernière chance et je crois qu'il n'y a que François Fillon qui puisse incarner le droit à la continuité historique du peuple français. Il a une vision lucide et sage des enjeux aussi bien sur la scène internationale que sur le plan intérieur. Je suis 100% sur sa position.»
Dans un entretien accordé au Figaro début mars, Malika Sorel comparait les programmes d'Emmanuel Macron et de François Fillon en matière d'éducation et d'intégration, en affichant clairement sa préférence pour le second. «Fillon veut continuer la France quand, pour Macron, la culture française n'existe pas». Elle y décrivait Emmanuel Macron comme le tenant d'une ligne «mondialiste et multiculturelle».

Dominique de Villepin et Philippe de Villiers

Née en France de parents algériens, Malika Sorel est un pur produit de l'assimilation à la française. Elle a vécu une quinzaine d'années en Algérie, avant de s'installer définitivement en France. Celle qui se définit avant tout comme «une intellectuelle non encartée» a compris que la politique était «le seul vrai

levier d'action». Au moment des émeutes de banlieues de 2005, elle rejoint Dominique de Villepin, qu'elle estime alors être le «de Gaulle que notre époque exige». Elle le pousse à se présenter en 2007, en vain. Elle qualifiera de «grand espoir déçu» l'ancien premier ministre dont elle juge qu'il a cédé aux injonctions communautaristes.
En 2007 elle publie son premier livre, Le puzzle de l'intégration (Mille et une nuits) , où elle dénonce la culpabilisation des Français pour leur passé colonial et l'usage de la discrimination positive. Elle se prononce pour l'abrogation du droit du sol. Elle est ensuite nommée par Nicolas Sarkozy membre du Haut conseil à l'intégration (HCI), instance crée par Michel Rocard en 1989 pour réfléchir à «l'intégration des résidents étrangers ou d'origine étrangère». Le HCI a été supprimé en 2013 par le gouvernement Ayrault car jugé trop raide sur les questions de laïcité.
«Il y a dans l'assimilation une dimension magique, comme dans l'amour.»
Malika Sorel
Dans Décomposition française (Fayard, 2015), son dernier livre qu'elle dédicace à «nos ancêtres les Gaulois» , elle raconte «de l'intérieur» la «faillite des élites» concernant les enjeux d'intégration. Le titre, miroir du célèbre essai sur les identités Composition française de Mona Ozouf renvoie au sentiment personnel et éprouvé d'un délitement de l'identité française.
Malika Sorel est une intellectuelle, mais aussi une sentimentale, et elle ne s'en cache pas. Ses affiliations politiques sont autant des choix raisonnés que des coups de cœur. «La personnalité, c'est très important pour moi. Quand je me trouve à côté de lui [Fillon], j'ai confiance. Il a une gestuelle française, il est calme, réservé, il porte l'image de la France.»
Elle ne cache pas son admiration et son «amitié» pour Philippe de Villiers, qui lui rend bien - le créateur du Puy-du-Fou l'a invitée cet été à visiter son parc avec toute sa famille. «Philippe de Villiers a eu raison trop tôt. Lui aussi porte la France en lui, les mêmes choses nous font tressaillir.»
Son rapport à la France lui aussi relève de l'affectif. «Il y a dans l'assimilation une dimension magique, comme dans l'amour», écrit celle qui, comme Marc Bloch voit dans la France «la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur.» Elle ajoute: «L'amour de la France on ne peut pas l'imposer, on peut simplement tout faire pour qu'il puisse naître et ne soit pas entravé.»

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