Journaliste Figaro
31 mars.
L'essayiste, auteur de Décomposition
française et ancienne membre du Haut conseil à l'Intégration, est connue
pour ses positions très fermes sur l'immigration et la laïcité.
Sous
la pluie battante du Trocadéro, au plus fort de la tempête médiatique, sa
silhouette fluette se tenait à la droite de François Fillon, dans le rang des
fidèles parmi les fidèles, seule non-politique aux côtés de Valérie Boyer,
François Baroin et Luc Chatel. On la retrouvera en tailleur rouge, derrière le
candidat de la droite lors du débat du 20 mars. L'essayiste Malika Sorel est
devenue la nouvelle apôtre infatigable du fillonisme et un atout de taille dans
la débandade généralisée autour du candidat.
Selon Le Point, le
candidat de la droite et l'intello s'échangent de nombreux SMS, et celle-ci le
bombarde de notes sur «l'école, l'intégration et la défense». C'est lui qui a
tenu à ce qu'elle soit présente au Trocadéro et sur TF1, au grand étonnement de
son équipe. «Qui est cette dame qu'on installe toujours à côté de moi?», s'est
ainsi demandé François Baroin, selon des propos rapportés dans Le Point.
«Je ne me bats pas pour être sur la photo, j'ai toujours travaillé sur le fond,
dans l'ombre. Mais il m'a demandé et j'ai dit oui», confirme l'intéressée,
contactée par Le Figaro. «Fillon ne m'a pas choisie pour sacrifier au
dogme diversitaire. Il m'a choisie pour mes compétences», dit-elle rappelant
qu'elle siégé au Conseil d'administration de Géostratégies 2000 avec des hauts
gradés de la Défense.
« C'est à mes yeux l'élection
de la dernière chance et je crois qu'il n'y a que François Fillon qui puisse
incarner le droit à la continuité historique du peuple français.»
Elle assume son soutien au
candidat de la droite. « C'est à mes yeux l'élection de la dernière chance et
je crois qu'il n'y a que François Fillon qui puisse incarner le droit à la
continuité historique du peuple français. Il a une vision lucide et sage des
enjeux aussi bien sur la scène internationale que sur le plan intérieur. Je
suis 100% sur sa position.»
Dans un
entretien accordé au Figaro début mars, Malika Sorel comparait les
programmes d'Emmanuel Macron et de François Fillon en matière d'éducation et
d'intégration, en affichant clairement sa préférence pour le second. «Fillon
veut continuer la France quand, pour Macron, la culture française n'existe
pas». Elle y décrivait Emmanuel Macron comme le tenant d'une ligne «mondialiste
et multiculturelle».
Dominique de Villepin et Philippe de Villiers
Née en France de parents
algériens, Malika Sorel est un pur produit de l'assimilation à la française.
Elle a vécu une quinzaine d'années en Algérie, avant de s'installer
définitivement en France. Celle qui se définit avant tout comme «une
intellectuelle non encartée» a compris que la politique était «le seul vrai
levier d'action». Au moment
des émeutes de banlieues de 2005, elle rejoint Dominique de Villepin, qu'elle
estime alors être le «de Gaulle que notre époque exige». Elle le pousse à se
présenter en 2007, en vain. Elle qualifiera de «grand espoir déçu» l'ancien premier
ministre dont elle juge qu'il a cédé aux injonctions communautaristes.
En 2007 elle publie son
premier livre, Le puzzle de l'intégration (Mille et une nuits) , où elle
dénonce la culpabilisation des Français pour leur passé colonial et l'usage de
la discrimination positive. Elle se prononce pour l'abrogation du droit du sol.
Elle est ensuite nommée par Nicolas Sarkozy membre du Haut conseil à
l'intégration (HCI), instance crée par Michel Rocard en 1989 pour réfléchir
à «l'intégration des résidents étrangers ou d'origine étrangère». Le HCI a été
supprimé en 2013 par le gouvernement Ayrault car jugé trop raide sur les
questions de laïcité.
«Il y a dans l'assimilation
une dimension magique, comme dans l'amour.»
Dans Décomposition
française (Fayard, 2015), son dernier livre qu'elle dédicace à «nos
ancêtres les Gaulois» , elle raconte «de l'intérieur» la «faillite des élites»
concernant les enjeux d'intégration. Le titre, miroir du célèbre essai sur les
identités Composition française de Mona Ozouf renvoie au sentiment
personnel et éprouvé d'un délitement de l'identité française.
Malika Sorel est une
intellectuelle, mais aussi une sentimentale, et elle ne s'en cache pas. Ses
affiliations politiques sont autant des choix raisonnés que des coups de cœur.
«La personnalité, c'est très important pour moi. Quand je me trouve à côté de
lui [Fillon], j'ai confiance. Il a une gestuelle française, il est calme,
réservé, il porte l'image de la France.»
Elle ne cache pas son
admiration et son «amitié» pour Philippe de Villiers, qui lui rend bien - le
créateur du Puy-du-Fou l'a invitée cet été à visiter son parc avec toute sa
famille. «Philippe de Villiers a eu raison trop tôt. Lui aussi porte la France
en lui, les mêmes choses nous font tressaillir.»
Son rapport à la France lui
aussi relève de l'affectif. «Il y a dans l'assimilation une dimension magique,
comme dans l'amour», écrit celle qui, comme Marc Bloch voit dans la France «la
patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur.» Elle ajoute: «L'amour de la
France on ne peut pas l'imposer, on peut simplement tout faire pour qu'il
puisse naître et ne soit pas entravé.»
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