lundi 5 juin 2017

Affaire Richard Ferrand : assez d’hypocrisie !

De l’affaire Fillon à l’affaire Ferrand, que d’hypocrisie dans ce monde politique et médiatique ! Que d’hypocrisie dans les réactions populaires.
On prend une cible, on balance des informations de manière anonyme à la presse, celle-ci les publie et le lynchage orchestré commence jusqu’à épuisement total de la victime.
Si, encore, ces informations constituaient de grandes révélations politiques ! François Fillon a-t-il donné les plans du Bataclan à Daech ? Richard Ferrand a-t-il épaulé des associations qui œuvrent pour l’immigration et l’instabilité en Europe ? Non – enfin, nous ne pouvons pas le savoir, car sur cela, les médias officiels n’enquêtent pas ou peu.
Ces deux personnalités politiques ont simplement choisi de discriminer, c’est-à-dire choisi d’aider, temporairement (et au SMIC pour M. Ferrand), leurs proches avant les autres.
Discriminer, dans le Larousse, signifie « établir une différence entre des personnes ou des choses en se fondant sur des critères distinctifs ». C’est ce que ces deux personnalités politiques ont fait.
C’est ce que chaque citoyen fait au quotidien dans sa vie privée lorsqu’il épouse une femme et pas une autre, lorsqu’il fait ses courses dans une boutique et pas dans une autre, lorsqu’il embauche untel et pas un autre.
C’est aussi ce que beaucoup souhaiteraient faire dans la vie publique (pour embaucher, pour louer son logement, pour décider avec qui on veut vivre ou pas) si des lois inquisitrices d’ordre moral n’avaient pas été érigées en épée de Damoclès.
Le véritable scandale, dans cette affaire, ce sont les cris, les hurlements, la participation à un lynchage orchestré par des hyènes, émanant d’individus dont, pour certains, la seule chance est que les caméras ainsi que les enquêteurs ne soient pas braqués sur eux.
Comment Christian Troadec peut-il écrire, lui, le baron de Poher, voisin de Ferrand, que « cela fait désordre », lui qui contrôle la mairie de Carhaix depuis plus de 15 ans et qui dirige chaque strate de la vie locale, de la municipalité à la communauté d’agglomération, tout en étant conseiller départemental ?
Un peu de tenue, Messieurs ! Allons ! Que chacun balaie devant sa porte.
Et sur l’aspect « moral », enfin. Mais, enfin, qu’y a-t-il de choquant à ce qu’un homme fasse en sorte de favoriser d’abord sa famille, ensuite ses amis, ensuite sa communauté, ensuite son pays ? Où est le scandale de choisir de travailler d’abord avec quelqu’un que l’on connaît bien et mieux ?
Assez d’hypocrisie.
Si vous ne souhaitiez pas que Richard Ferrand favorise les siens (quelle faveur que de payer son fils au SMIC quelques mois !), il ne fallait pas voter pour lui en tant que député. Et il ne fallait pas tolérer ce système électoral très « républicain » qui, contrairement à la démocratie directe, donne presque un chèque en blanc à un individu pendant la durée de son mandat…
Quant à monsieur Ferrand, pris par la patrouille, comme monsieur Fillon, comme tous les autres politiciens, qui étaient les premiers, lorsqu’ils n’étaient pas concernés, à évoquer le sens du devoir, le respect des valeurs, l’esprit républicain et tout ce cinéma, qu’ils travaillent et qu’ils se taisent à jamais en ce qui concerne une quelconque morale !

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