Depuis quelques décennies, la France est malade. Elle souffre des conséquences des choix économiques erronés faits par ses « soignants » successifs. L’un après l’autre, ils se sont penchés avec ferveur et détermination sur sa santé, chacun affirmant le bien tellement plus prodigieux de son traitement.
Force est pourtant de constater que le mal perdure, voire s’aggrave de façon inquiétante. Il ne faut point, en fait, s’en étonner car la thérapie appliquée n’a jamais varié, sinon de façon très marginale, en dépit de la singularité affichée par chacun de ces guérisseurs autoproclamés.
En effet, de Pompidou à Hollande en passant par Giscard, Mitterrand, Chirac ou Sarkozy, l’option a toujours été de privilégier la lutte contre l’inflation au détriment de l’emploi, dans une vaste entreprise de démission anti-souverainiste. Il y eut la purge et la saignée – voilà pour l’inventaire des moyens communs.
Le résultat est affligeant. La maladie, le « chômage » – car il faut bien nommer le mal par son nom -, ne cesse de progresser en dépit des promesses, des incantations et des placebos dont les effets secondaires ont anémié le patient et l’ont amené au bord de l’agonie. L’emploi est devenu une variable d’ajustement alors que la monnaie a été choisie comme élément de référence stable et unique.
Le 10 mai dernier, Hollande – alias Thomas Diafoirus qui, à force de prescriptions péremptoires bien qu’apparemment stériles, finit par se prendre pour un éminent Sganarelle – a dû céder la place à un autre médecin du nom de Macron, sorte de Purgon infatué, qui promet rien moins que la guérison à brève échéance.
Marqués par la dégradation permanente de la santé de notre pays ainsi que par les désillusions nées de l’échec persistant des vaillants thérapeutes successifs, pouvons-nous croire au discours déterminé bien que flou du nouveau soignant ? Autrement posée : un banquier pourrait-il appliquer une autre politique que celle basée sur la finance, ignorante du mal réel et profond des Français ?
Nous sommes contraints de constater qu’une majorité de nos concitoyens ayant une idée sur ce chapitre s’est efforcée de répondre oui à cette question. Dont acte ! Moins d’un mois après l’arrivée du nouveau docteur, il serait absurde de vouloir déjà observer les résultats d’une thérapie qui, pour tout dire, n’a pas encore été mise en œuvre.
Du moins est-il sensé de se faire une idée sur les premières mesures envisagées à très court terme. Et là, il nous est permis de demeurer un brin interloqué, sinon sceptique. Le gouvernement ne tiendra plus compte de l’évolution mensuelle du taux de chômage fourni par Pôle emploi au motif que ces chiffres ont une mauvaise influence sur la perception que les « gens » ont de l’efficacité des mesures gouvernementales. Il commence donc par casser le thermomètre… Cela sera bon pour la communication, sinon pour l’amélioration du niveau de l’emploi.
Cela ressemble étrangement à tout ce que nous avons connu jusqu’ici : priorité à la communication destinée à faire croire aux Français qu’ils sont l’élément prépondérant dans l’action du gouvernement.
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